4-20 décembre 2005
France. Bilan de la crise des banlieues
Le 4, à Bamako (Mali), le président Chirac, interrogé sur la crise des banlieues à l'occasion du 23e sommet Afrique-France consacré à la jeunesse, déclare que cette crise est liée au sentiment, chez les jeunes, d'être « laissés sur le bord du chemin ».
Le 7, la presse rend compte d'un rapport des Renseignements généraux, daté du 23 novembre, sur les violences urbaines. Celui-ci évoque « une forme d'insurrection non organisée avec l'émergence [...] d'une révolte populaire des cités, sans leader et sans proposition de programme ». « Les jeunes des cités étaient habités d'un fort sentiment identitaire ne reposant pas uniquement sur leur origine ethnique ou géographique, mais sur leur condition sociale d'exclus de la société française » en raison de « l'absence de perspectives et d'investissement par le travail ».
Le 9, le juge des référés du Conseil d'État rejette la requête déposée par soixante-quatorze professeurs d'université, qui demandaient, en raison de la cessation des violences, la suspension de l'état d'urgence instauré en novembre. Le juge invoque « l'impératif de prévention ».
Le 13, Jacques Chirac répond aux questions des lecteurs du Parisien – exercice inédit – en revenant notamment sur la crise des banlieues. Faisant implicitement allusion aux propos du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, relatifs à la « racaille », il déclare: « En politique, le choix des mots est évidemment essentiel [...]. Quand une personne commet un délit ou un crime, c'est un délinquant ou c'est un criminel. »
Le 20, diverses personnalités du spectacle, réunies autour du rappeur Joey Starr au sein du collectif Devoir de réagir, plaident auprès de jeunes de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) en faveur de l'inscription sur les listes électorales.