4-20 mai 1981
Tchécoslovaquie - France. Arrestation de deux Français en Tchécoslovaquie
Le 4, l'ambassade de France à Prague est officiellement avertie de l'arrestation, intervenue le 28 avril à la frontière, de deux ressortissants français, Françoise Anis et Gilles Thonon. Poursuivis pour « activités subversives graves » et « aide à une organisation criminelle », ils auraient transporté des « documents, cassettes et disques de caractère antisocialiste et contenant des directives appelant à des activités criminelles en Tchécoslovaquie, ainsi que de l'argent ». Parallèlement, une trentaine de Tchécoslovaques, signataires ou sympathisants de la Charte 77 et du V.O.N.S. (comité pour la défense des personnes injustement poursuivies), sont gardés à vue.
Le 15, l'agence officielle C.T.K. dénonce l'existence d'un « vaste réseau organisé de l'étranger ». La radio tchécoslovaque regrette d'autre part que « des personnalités proches » de François Mitterrand participent à une « campagne de calomnies » contre la Tchécoslovaquie, faisant ainsi allusion à la signature par Lionel Jospin, premier secrétaire du P.S., d'un appel en faveur de la libération des deux Français, qui nient les faits qui leur sont reprochés.
Le 20, ces deux derniers sont expulsés sans jugement vers la France. Mais seize des trente Tchécoslovaques arrêtés restent inculpés, et Aloïs Indra, président de l'Assemblée fédérale, annonce que les « dissidents » seront poursuivis.