4-20 septembre 2000
France. Mouvements des transporteurs contre la hausse du prix des carburants
Le 4, les syndicats patronaux des transporteurs routiers engagent une action visant à bloquer les raffineries et les dépôts de carburants à travers le pays. Ils protestent contre l'absence de mesures gouvernementales devant la hausse du prix des carburants due à la flambée des cours du pétrole. Les syndicats agricoles ainsi que d'autres milieux professionnels éprouvés par cette hausse se joignent au mouvement. Les marins-pêcheurs, qui avaient commencé à bloquer les ports à la fin du mois d'août, ont mis fin à leur action après avoir obtenu satisfaction.
Le 6, tandis que le risque de pénurie s'installe, le gouvernement accepte une baisse de la taxe intérieure sur les produits pétroliers (T.I.P.P.), en faveur des transporteurs routiers, de 35 centimes par litre de gazole en 2000 et de 25 centimes en 2001. Dominique Voynet, ministre de l'Environnement, et les Verts, membres de la majorité gouvernementale, dénoncent ces concessions qui vont à l'encontre du plan de rattrapage de l'écart de taxation du gazole par rapport au super, décidée en 1998 dans le cadre d'une politique de « fiscalité écologique ».
Le 7, alors qu'une centaine de dépôts ou de raffineries sur un total de trois cents points d'approvisionnement sont bloqués à travers le territoire, les transporteurs routiers et les agriculteurs rejettent, sous la pression de leur base, les propositions du gouvernement. Le Premier ministre, Lionel Jospin, avait pourtant prévenu, la veille, qu'il « n'ira[it] pas plus loin ».
Le 9, toutefois, les syndicats de transporteurs et des agriculteurs appellent à la levée des barrages. Celle-ci s'effectue lentement tandis que le mouvement de protestation gagne d'autres pays européens.
Le 11, à Lyon, inaugurant en présence de Dominique Voynet la Conférence mondiale préparatoire sur le changement climatique, Lionel Jospin déclare que les « mesures conjoncturelles » adoptées par le gouvernement « ne remettent pas en cause notre programme de lutte contre l'effet de serre ».
Le 20, le projet de budget présenté en Conseil des ministres prévoit l'introduction d'une T.I.P.P. « flottante » dont le taux variable empêche les recettes de la T.V.A. d'augmenter en cas de hausse du prix du pétrole. Cette mesure, qui concerne cette fois tous les consommateurs de carburants, représente une baisse de 20 centimes à la pompe.