4-21 mars 2014
France. Révélations sur la mise sur écoutes de Nicolas Sarkozy
Le 4, le parquet national financier ordonne des perquisitions aux domiciles et bureaux de l'avocat de l'ancien président Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog, et du premier avocat général près la Cour de cassation Gilbert Azibert, dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en février pour « trafic d'influence et violation du secret de l'instruction ».
Le 7, le quotidien Le Monde révèle que cette information judiciaire a été ouverte à la suite de l'interception de conversations téléphoniques entre Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog dans le cadre d'une autre information judiciaire relative à un éventuel financement de la campagne de Nicolas Sarkozy par le régime libyen en 2007. Ces conversations laissent supposer que Gilbert Azibert a renseigné Thierry Herzog sur la décision que doit rendre la Cour de cassation au sujet de la validité de la saisie des agendas personnels et professionnels de Nicolas Sarkozy dans le cadre de l'affaire Bettencourt. Ces agendas ont été versés au dossier judiciaire de l'arbitrage controversé dans l'affaire Adidas-Crédit lyonnais. Ces conversations accréditent le soupçon d'une intervention de Nicolas Sarkozy en faveur de la nomination de Gilbert Azibert au poste de conseiller d'État à Monaco.
Le 10, plus de cinq cents avocats signent une lettre de soutien à leur confrère Thierry Herzog, dénonçant l'atteinte portée au secret professionnel.
Le 11, alors que l'opposition accuse le pouvoir de manœuvre politique, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault reconnaît que le gouvernement était informé de la mise sur écoutes de Nicolas Sarkozy ainsi que de l'information judiciaire ouverte en février.
Le 11 également, la Cour de cassation valide la saisie des agendas de Nicolas Sarkozy.
Le 21, Nicolas Sarkozy publie dans Le Figaro une tribune dans laquelle il assimile le « ciblage de [sa] personne » aux pratiques de la Stasi – la police politique de l'ex-R.D.A.
