4-23 avril 2006
Israël - Autorité palestinienne. Suspension des aides européenne et américaine au gouvernement palestinien
Le 4, le ministre des Affaires étrangères palestinien Mahmoud Zahar adresse une lettre au secrétaire général de l'O.N.U. Kofi Annan, dans laquelle il évoque le souhait de son peuple de « mener une vie digne dans la paix et l'indépendance, côte à côte avec nos voisins », tout en déplorant que la politique d'Israël menace « les espoirs de parvenir à un règlement final et pacifique sur la base d'une solution prévoyant deux États ». Il dément toutefois que ses propos constituent une quelconque reconnaissance implicite de l'État hébreu.
Le 7, la Commission européenne et les États-Unis annoncent la suspension de leurs aides directes à l'Autorité palestinienne tant que le gouvernement dirigé par le Hamas, victorieux aux élections législatives de janvier, n'aura pas renoncé à la violence et reconnu l'existence d'Israël, et tant qu'il ne respectera pas les accords d'Oslo. L'aide humanitaire transitant par l'O.N.U. et les organisations non gouvernementales est maintenue. Cette position sera entérinée le 10 par les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Cinq.
Le 9, le gouvernement israélien annonce son intention de poursuivre ses tirs d'artillerie et ses raids aériens sur la bande de Gaza, qui ont fait une quinzaine de morts en deux jours, des activistes pour la plupart, en réplique aux tirs de roquettes sur le sud d'Israël.
Le 11, l'O.N.U. décide de limiter ses contacts avec le gouvernement palestinien.
Le 11 également, le gouvernement israélien met officiellement un terme au mandat de Premier ministre Ariel Sharon, victime d'un accident cérébral en janvier et toujours plongé dans le coma. Ehoud Olmert devient Premier ministre en titre.
Le 17, un attentat-suicide revendiqué par le Djihad islamique fait neuf morts à Tel-Aviv. Mahmoud Abbas condamne l'« attentat terroriste » tandis que le Hamas voit dans cette action le « résultat naturel des crimes israéliens ».
Le 18, le gouvernement israélien rejette la responsabilité de l'attentat sur le gouvernement du Hamas, « vu qu'il ne l'a pas condamné ».
Le 21, Mahmoud Abbas annule la création, annoncée la veille par le gouvernement, d'une nouvelle force de sécurité dirigée par Jamal Abou Samhadana, un activiste ayant revendiqué de nombreux tirs de roquettes sur Israël depuis Gaza.
Le 23, la formation d'Ehoud Olmert, Kadima, et le Parti travailliste concluent un accord de gouvernement. Les travaillistes obtiennent la Défense, qui échoit à leur chef, Amir Péretz, ainsi que l'Éducation. C'est la première fois dans l'histoire d'Israël que les postes de Premier ministre et de ministre de la Défense sont occupés par des hommes sans passé militaire. Les deux partis s'accordent sur le « plan de convergence » pour la Cisjordanie, qui prévoit le démantèlement de dizaines de petites implantations et le regroupement de leurs habitants dans de grands blocs de colonies destinés à être annexés par Israël.