4-23 novembre 1991
Yougoslavie - Croatie - Slovénie. Intensification de la guerre civile et appel à une intervention de l'O.N.U
Le 4, la Serbie rejette la troisième version du plan de paix des Douze, toujours trop favorable, selon elle, aux républiques indépendantistes (Slovénie et Croatie). Mais elle affirme pourtant vouloir poursuivre les négociations entamées à La Haye sous l'égide européenne.
Le 5, la huitième session plénière de la conférence de paix, qui se tient dans la capitale néerlandaise, ne permet pas de parvenir à un accord. Un douzième cessez-le-feu est conclu, mais, sur le terrain, les combats continuent. L'armée fédérale et les séparatistes serbes de Croatie intensifient leur offensive contre la ville de Vukovar, qui devient, au fil des bombardements, le symbole et le martyr de la résistance croate.
Le 8, la C.E.E. décrète des sanctions économiques – essentiellement commerciales – contre la Yougoslavie, provoquant le dépit de la Slovénie et de la Croatie qui lui reprochent de ne pas faire porter ses sanctions sur la seule Serbie, qu'elles considèrent comme l'agresseur. Cette dernière accepte pour la première fois d'envisager l'envoi de Casques bleus de l'O.N.U. sur les zones de combat (c'est-à-dire en territoire croate), alors que la Croatie, qui les réclame depuis plusieurs semaines, ne les accepterait que sur la frontière des deux républiques (donc en deçà des zones de combat).
Le 12, l'étau fédéral se resserre autour du port de Dubrovnik, assiégé depuis le 1er octobre, et qui subit de violents bombardements. La cité médiévale, classée patrimoine universel par l'U.N.E.S.C.O., est moins touchée que les communes environnantes. Les ministres des Affaires étrangères des Douze, réunis à Noordwijk (Pays-Bas), demandent au Conseil de sécurité de l'O.N.U. de se saisir d'urgence d'un dossier qu'ils apparaissent de plus en plus impuissants à résoudre.
Le 13, un cessez-le-feu intervient à Dubrovnik. Profitant de cette trêve, Bernard Kouchner, secrétaire d'État français à l'Action humanitaire, négocie avec les assiégeants l'instauration d'un « corridor humanitaire » pour l'évacuation et l'alimentation des habitants.
Le 19, l'armée fédérale s'empare de la ville de Vukovar, assiégée depuis trois mois et ruinée par les combats. L'offensive fédérale se porte, les jours suivants, sur la ville d'Osijek, au nord de la Slavonie.
Le 23, un quatorzième accord de cessez-le-feu est conclu, à Genève, sous les auspices de l'O.N.U. Il prévoit l'envoi dès que possible d'une force de maintien de la paix des Nations unies. Une relative accalmie suit sa signature, sauf autour de la ville d'Osijek, toujours soumise au pilonnage de l'armée fédérale.