Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

4-24 avril 2001

France. Réactions du gouvernement aux plans sociaux

Le 4, l'association antimondialisation A.T.T.A.C. diffuse un appel au boycottage des produits Danone signé par cinq députés de la majorité plurielle. Bientôt soutenu par quatre-vingt-dix députés de gauche, cet appel, également appuyé par la C.G.T., reprend le mot d'ordre lancé par les salariés des usines Lu de Ris-Orangis (Essonne) et de Calais (Pas-de-Calais), qui sont frappés par les mesures de suppression d'emplois annoncées par le groupe agroalimentaire en mars. Plusieurs maires décident de ne plus servir de produits Danone dans les cantines ou les établissements pour personnes âgées de leur commune. Le Premier ministre, Lionel Jospin, qui avait déjà jugé « inacceptable », le 31 mars, l'annonce des suppressions d'emplois chez Marks & Spencer, reçoit une délégation de salariés de Lu auxquels il fait part de sa « condamnation morale » des mesures de restructuration décidées par la direction de leur groupe.

Le 9, le tribunal de grande instance de Paris, saisi par des syndicats, condamne Marks & Spencer pour délit d'entrave: la direction n'ayant pas consulté le comité d'entreprise avant d'annoncer son plan social, elle devra le représenter dans les formes.

Le 12, le gouvernement annonce une série de dispositions sociales parmi lesquelles figurent des amendements au projet de loi de modernisation sociale en discussion devant le Parlement. Ceux-ci visent au « renchérissement du coût des licenciements pour les entreprises qui font des profits », à une « plus grande exigence en termes de réindustrialisation » des sites frappés par les suppressions d'emplois, et au « renforcement des efforts de reclassement » des travailleurs licenciés.

Le 21, tandis que les annonces de plans sociaux se multiplient, chez A.O.M.-Air Liberté, Valeo, Moulinex et Dim, quelque 10 000 personnes manifestent aux côtés des salariés de Lu, à Calais, à l'appel du Parti communiste, contre les « licenciements boursiers ».

Le 24, Élisabeth Guigou, ministre de l'Emploi et de la Solidarité, détaille les amendements annoncés le 12. Ils prévoient notamment, pour les entreprises de plus de mille salariés, le doublement de l'indemnité de licenciement, l'octroi d'un congé de reclassement de six mois et le versement d'une contribution financière en cas d'absence de dispositif pour la création d'activités de remplacement.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

Événements précédents

  • 3 avril 2001 France. Annulation de la condamnation de Patrick Dils

    La chambre criminelle de la Cour de cassation, siégeant comme cour de révision, annule la condamnation à la réclusion perpétuelle de Patrick Dils, reconnu coupable, en janvier 1989, du meurtre de deux enfants. Ce type de décision reste exceptionnel. La Cour se fonde sur des éléments nouveaux parmi lesquels...

  • 3-25 avril 2001 France. Mise en cause de Jacques Chirac dans l'affaire des H.L.M. de Paris

    Le 3, le juge Éric Halphen, chargé de l'enquête sur l'affaire des H.L.M. de la Ville de Paris et le financement occulte du R.P.R., enregistre le témoignage de François Ciolina, ancien directeur adjoint de l'Office public d'aménagement et de construction (O.P.A.C.) de 1989 à 1993. Celui-ci confirme les...

  • 29 mars 2001 France. Réactions à la multiplication des plans sociaux

    La direction du groupe de distribution britannique Marks & Spencer annonce la suppression de 4 400 emplois, dont ceux des 1 700 employés des dix-huit magasins français, qui doivent fermer en 2001. Le même jour, la direction du groupe agroalimentaire Danone présente son plan de restructuration qui prévoit...

  • 28 mars 2001 France. Convocation du président Jacques Chirac devant la justice

    Le 28, Le Parisien fait état de la convocation du président Jacques Chirac, comme témoin, par le juge Éric Halphen, chargé de l'enquête sur les marchés des H.L.M. de la Ville de Paris et le financement occulte du R.P.R. L'Élysée précise aussitôt que « compte tenu des règles constitutionnelles, [le président...

  • 20 mars-27 avril 2001 France. Mouvement de grève des sages-femmes

    Le 20, une coordination nationale appelle pour la première fois les sages-femmes des secteurs public et privé à un mouvement de grève générale afin d'obtenir la revalorisation du statut et des rémunérations de la profession ainsi qu'une augmentation de ses effectifs. La grève est reconduite pour une...

  • 19 mars 2001 France. Mise en examen de Paul Barril dans l'affaire des Irlandais de Vincennes

    Le 19, l'ex-capitaine de gendarmerie Paul Barril est la première personne mise en examen, pour « atteintes à la liberté individuelle », dans l'affaire des Irlandais de Vincennes. Il est soupçonné d'avoir organisé, pour le compte de la cellule antiterroriste de l'Élysée, alors dirigée par Christian Prouteau,...

  • 12-30 mars 2001 France. Mécontentement chez les magistrats

    Le 12, un millier de magistrats – sur un total de 6 700 – manifestent, pour la deuxième fois de l'année, devant l'hôtel Matignon, à l'appel de leurs principaux syndicats, afin de protester contre le manque de moyens affectés à l'application de la nouvelle loi sur la présomption d'innocence et de réclamer...

  • 11-27 mars 2001 France. Des élections municipales aux résultats mitigés

    Le 11, le premier tour des élections municipales ne présente pas de résultats tranchés. La majorité gouvernementale marque le pas, tandis que l'opposition résiste. Dans les villes de plus de 15 000 habitants, la majorité obtient 43,13 p. 100 des suffrages, contre 39,80 p. 100 en 1995, et l'opposition...

  • 8 mars 2001 France. Mise en examen de Jacques Attali dans l'affaire des ventes d'armes à l'Angola

    Jacques Attali est mis en examen pour « recel d'abus de biens sociaux et trafic d'influence » dans le cadre de l'enquête sur le trafic d'armes à destination de l'Angola. Il est placé sous contrôle judiciaire. L'ancien conseiller du président François Mitterrand aurait perçu des honoraires de la société...

  • 8 mars 2001 France. Octroi du statut de réfugiés à des Tziganes hongrois

    Le 8, l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (O.F.P.R.A.) accorde le statut de réfugiés à deux familles de Tziganes originaires de Hongrie, qui affirment avoir subi des persécutions de la part des autorités de leur pays. Elles avaient également déposé plainte contre l'État hongrois...