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4-24 mai 1992

Thaïlande. Manifestations de masse et démission du Premier ministre Suchinda Krapayoon

Le 4, à Bangkok, pour la seconde fois en quinze jours, des dizaines de milliers de manifestants réclament le départ du général Suchinda Krapayoon, principal artisan du coup d'État du 23 février 1991, qui a été nommé Premier ministre le 7 avril sans s'être présenté aux élections législatives du 22 mars.

Le même jour, le chef de l'opposition, l'ancien général et ancien gouverneur de la capitale Chamlong Srimuang, entame une grève de la faim. Le 7, cent mille manifestants défilent à Bangkok pour réclamer la démission du Premier ministre.

Le 8, après que le roi Bhumibol a demandé d'éviter tout recours à la force, le Premier ministre annonce qu'il est prêt à engager, comme le réclame l'opposition, une révision constitutionnelle prévoyant que le chef du gouvernement doit être élu député et que les sénateurs nommés par l'exécutif ne participent pas aux votes de censure. Des négociations s'ouvrent avec l'opposition.

Le 9, Chamlong Srimuang suspend sa grève de la faim.

Le 12, le général Krapayoon se déclare prêt à démissionner après la révision constitutionnelle. Mais, les jours suivants, la coalition au pouvoir déclare que les réformes n'affecteront pas le gouvernement en place, ce qui provoque de nouvelles manifestations.

Le 18, à la suite de heurts violents entre manifestants et policiers, l'état d'urgence est proclamé. La répression exercée par l'armée est sévère. Les dirigeants de l'opposition sont arrêtés.

Le 20, l'intervention du roi Bhumibol, qui réprimande publiquement le Premier ministre et le chef de l'opposition, met fin aux affrontements. Le général Krapayoon s'engage à libérer les personnes arrêtées et à réviser la Constitution. De son côté, Chamlong appelle à l'arrêt des manifestations. Les autorités admettent le chiffre, probablement sous-estimé, de quarante morts. Des centaines de personnes sont portées disparues.

Le 24, « lâché » par les cinq partis de la coalition au pouvoir, qui acceptent de voter les réformes constitutionnelles exigées par l'opposition, le général Krapayoon présente sa démission, après avoir amnistié les responsables de la répression.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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