4-24 novembre 2017
Zimbabwe. Éviction du président Robert Mugabe
Le 4, le président Robert Mugabe affirme son intention de remplacer l’un des deux vice-présidents et de nommer une femme à ce poste. Cette annonce survient alors que l’influence de l’épouse du chef de l’État, Grace Mugabe, s’accroît, à l’approche des élections générales prévues en 2018.
Le 5, Grace Mugabe déclare dans un rassemblement à Harare : « Je dis à M. Mugabe : “Vous devriez me laisser prendre votre place.” » Sa faction – Génération 40 – s’oppose notamment à celle du vice-président Emmerson Mnangagwa – Lacoste –, l’un des chefs historiques de la guerre de libération, ancien directeur des services de renseignement et artisan de la répression de l’opposition au régime.
Le 6, Robert Mugabe limoge Emmerson Mnangagwa, qui quitte le pays.
Le 15, les Forces de défense du Zimbabwe (FDZ) annoncent qu’elles contrôlent le pays, tout en affirmant qu’il ne s’agit pas d’un coup d’État. Elles assurent que leur action ne vise qu’à « amener devant la justice » les « criminels » dont les actes ont « entraîné des souffrances sociales et économiques dans le pays ». Les partisans de la faction Génération 40 sont neutralisés. Robert Mugabe et son épouse sont assignés à résidence. L’opération de « transition assistée par l’armée » est menée par Emmerson Mnangagwa et le chef des FDZ, le général Constantino Chiwenga.
Le 18, à Harare, des milliers de manifestants demandent le départ du président Mugabe, à l’appel des vétérans de la guerre de libération, de l’Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (ZANU-PF), le parti au pouvoir, ainsi que de l’opposition.
Le 19, la ZANU-PF exclut Robert Mugabe et lui enjoint d’abdiquer avant le lendemain, sous peine de faire l’objet d’une procédure parlementaire d’empêchement. Le président Mugabe prononce une allocution télévisée dans laquelle il évoque des « dissensions » dans le pays, sans rien céder.
Le 21, alors que le Parlement entame le processus de destitution du chef de l’État, Robert Mugabe, au pouvoir depuis 1980, présente sa démission. La population accueille la nouvelle dans la liesse.
Le 24, Emmerson Mnangagwa, rentré dans le pays deux jours plus tôt, est investi président par intérim.