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4-24 octobre 1988

France. Fermeté du gouvernement face aux grèves des infirmières et des fonctionnaires

Le 4, Claude Évin, ministre de la Santé, accepte pour la première fois de rencontrer la coordination des infirmières d'Île-de-France. Créée en marge des syndicats, ce mouvement a mis en avant d'importantes revendications et organisé le 29 septembre une grève nationale très suivie.

Le 6, tandis que Claude Évin ouvre des négociations avec les seuls syndicats, débute une grève nationale des infirmières : dans les hôpitaux seules les urgences sont assurées. Le mouvement des infirmières rencontre un écho favorable dans l'opinion publique et même auprès de François Mitterrand. Mais, alors que la situation économique s'améliore, le gouvernement s'en tient à sa politique de rigueur salariale, refusant tout dérapage inflationniste au moment où les conflits sociaux commencent à se multiplier.

Le 13, des manifestations d'infirmières rassemblent plus de quatre-vingt mille personnes à Paris. Le soir, Michel Rocard explique sur T.F.1 qu'il « ne peut pas corriger immédiatement des années de retard pris » et confirme qu'il n'a aucune intention de remettre en cause « les grands équilibres de l'économie française ». Dans la nuit, le Premier ministre reçoit tous les représentants des infirmières, sans parvenir à débloquer la négociation.

Le 18, la C.G.T. organise une journée interprofessionnelle d'action, très peu suivie dans le privé, mais assez bien dans le secteur public. La C.G.T. veut être le fer de lance de conflits qui naissent souvent en dehors d'elle et qui portent à la fois sur des revendications salariales et sur des améliorations des conditions de travail.

Le 20, la C.G.T. s'associe à la journée de grève nationale organisée par six fédérations de fonctionnaires (C.F.D.T., F.E.N., F.O., C.F.T.C., C.G.C., Autonomes) pour faire pression sur le gouvernement qui a proposé 2 p. 100 d'augmentation pour 1988, alors que la hausse des prix prévue est d'environ 2,8 p. 100. Les perturbations sont importantes, mais la mobilisation n'est pas aussi massive que l'espéraient les syndicats.

Le 23, la coordination nationale des infirmières rejette le protocole d'accord présenté par le gouvernement, qui n'est signé, le 24, que par trois syndicats (C.F.D.T., F.O., C.F.T.C.), mais décide cependant de suspendre la grève, envisageant désormais d'autres moyens d'action pour faire pression sur le gouvernement. Mais ce dernier n'en a pas fini pour autant avec les grèves : il se trouve confronté à d'autres conflits sociaux qui désorganisent plusieurs services publics, en particulier la distribution du courrier et les transports urbains.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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