4-25 février 1993
Bosnie-Herzégovine - États-Unis. Intervention des États-Unis dans le règlement de la crise yougoslave
Le 4, le président des États-Unis Bill Clinton émet des réserves au sujet du plan de paix élaboré par la conférence de paix sur l'ex-Yougoslavie, qui entérine selon lui le « découpage ethnique » de la Bosnie-Herzégovine. Les autres membres permanents du Conseil de sécurité de l'O.N.U. approuvent le plan de paix.
Le 8, les négociations reprennent dans le cadre du Conseil de sécurité de l'O.N.U., auquel les coprésidents de la conférence de paix, Cyrus Vance pour l'O.N.U. et lord David Owen pour la C.E.E., ont confié en janvier le soin d'imposer leur plan de paix.
Le 10, les États-Unis se rallient finalement au plan de paix Vance-Owen dans lequel ils proposent d'introduire de simples modifications. Ils décident d'intervenir « activement et directement » dans le processus de paix en nommant un représentant aux négociations, Reginald Bartholomew. Ils abandonnent tout projet de recours à la force, mais envisagent de participer militairement à l'application du plan de paix sur le terrain. Les modifications proposées concernent un infléchissement pro-musulman du plan Vance-Owen, un renforcement des sanctions économiques contre la Serbie, l'application de la résolution 781 du Conseil de l'O.N.U. relative à l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Bosnie, l'institution d'un tribunal chargé de juger les crimes contre l'humanité commis dans l'ex-Yougoslavie, et l'implication de la Russie dans les négociations.
Le 17, le Haut-Commissariat pour les réfugiés (H.C.R.) annonce la suspension de l'aide internationale à la Bosnie et le retrait de son personnel de Sarajevo. Cette décision résulte du blocage par les Serbes des convois humanitaires destinés aux enclaves assiégées dans l'est de la république – Cerska, Kamenice, Gorazde, Srebrenica et Zepce – et du boycottage de l'ensemble de l'aide par le gouvernement bosniaque, en représailles. Devant les critiques de la communauté internationale et du Conseil de sécurité, le H.C.R. annoncera la reprise des opérations humanitaires le 21.
Le 19, le Conseil de sécurité adopte la résolution 807 qui proroge jusqu'au 31 mars le mandat de la Force de protection des Nations unies et autorise les casques bleus à recourir à la force pour assurer leur sécurité.
Le 22, le Conseil de sécurité adopte à l'unanimité la résolution 808 qui crée un tribunal pénal international chargé de juger les responsables de crimes de guerre commis dans l'ex-Yougoslavie après juin 1991. C'est la première institution de ce type depuis le tribunal militaire de Nuremberg qui jugea les criminels de guerre nazis de novembre 1945 à octobre 1946.
Le 25, le président Clinton lance officiellement une opération de parachutage de vivres et de médicaments au-dessus de la Bosnie orientale, toujours isolée. Approuvée par le Conseil de sécurité, celle-ci est présentée comme strictement humanitaire et destinée à toutes les communautés.