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4-26 février 1992

Algérie. Proclamation de l'état d'urgence

Le 4, à Batna, capitale des Aurès, des sympathisants du Front islamique de salut (F.I.S.), rassemblés devant le tribunal où étaient jugés des prédicateurs accusés d'« incitation à la rébellion » et d'« utilisation des lieux de culte à des fins politiques », se heurtent aux forces de l'ordre. Les affrontements font une quarantaine de morts en trois jours.

Le 7, après la prière du vendredi, des troubles éclatent à Alger et dans une vingtaine d'autres villes du pays. La police procède à de nombreuses arrestations.

Le 9, arguant de la menace d'insurrection que font peser les islamistes, le Haut Comité d'État proclame l'état d'urgence pour un an sur l'ensemble du territoire, ainsi que la dissolution du F.I.S. Dans la nuit, huit policiers sont tués lors d'embuscades à Alger et à Bordj Menaïel.

Le 10, Mohamed Boudiaf, dans un discours télévisé, reconnaît que « le peuple réclame un changement radical » et annonce une relance économique.

Le 13, Amnesty International rend public le bilan de deux semaines de répression : soixante-dix civils tués, cinq cents blessés et plus d'un millier d'arrestations.

Le 22, Mohamed Boudiaf approuve le remaniement proposé par le Premier ministre Sid Ahmed Ghozali, qui conserve les responsabilités de chef de gouvernement et de ministre de l'Économie. Les principaux ministres demeurent en fonctions.

Le 26, les banques créancières de l'Algérie lui accordent un crédit de 1,5 milliard de dollars qui permettra d'alléger le poids du remboursement de sa dette – celle-ci s'élève à 9 milliards de dollars – et d'obtenir de nouveaux crédits.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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