4-26 juin 1981
France - États-Unis. Évolution des rapports franco-américains après l'élection de François Mitterrand
Du 4 au 7, Claude Cheysson, ministre des Relations extérieures, séjourne aux États-Unis, où il s'entretient avec le président Ronald Reagan, le vice-président George Bush et le secrétaire d'État Alexander Haig, ainsi qu'avec d'autres personnalités. Il s'agit, après l'élection d'un président socialiste, d'éclairer les dirigeants américains sur les infléchissements nouveaux de la diplomatie française. Qualifiant de « passionnantes » les discussions qu'il a pu avoir, le ministre français « a été fier de dire [...] que la démocratie a remporté une victoire en France » et a insisté sur les dangers que présente pour l'Europe la politique américaine des taux d'intérêt élevés.
Le 24, le vice-président George Bush est reçu à l'Élysée par François Mitterrand. Il lui fait part du « souci » des États-Unis de voir siéger quatre ministres communistes dans le second cabinet Mauroy, constitué la veille.
Le même jour, le département d'État américain publie un communiqué où il déclare : « Le ton et le contenu de nos rapports en tant qu'alliés seront affectés par l'arrivée de communistes dans ce gouvernement. »
Le 26, Claude Cheysson juge « surprenante et inacceptable » cette déclaration et se dit « en consensus total » avec Pierre Messmer, ancien Premier ministre R.P.R., qui fait un commentaire semblable. François Mitterrand attribue le même jour à « l'humeur du moment » la réaction des États-Unis.