4-26 mai 1981
Espagne. Terrorisme et agitation
Le 4, le général Andrés González Suso et un policier sont tués à Madrid, tandis que, le même jour, deux gardes civils sont assassinés à Barcelone. Le ministère de l'Intérieur attribue ces deux attentats aux groupes révolutionnaires antifascistes du 1er Octobre (G.R.A.P.O.).
Le 7, le général Joaquín de Valenzuela, chef de la maison du roi d'Espagne, est grièvement blessé par un engin explosif lancé sur sa voiture en plein centre de Madrid. Trois militaires de son escorte sont tués. L'E.T.A. militaire revendique cet attentat qui, à travers le chef de sa maison militaire, vise en fait le roi lui-même.
Le 8, Leopoldo Calvo Sotelo, chef du gouvernement, annonce, dans un message à la nation où il affirme sa « sérénité » et sa « fermeté », la création d'un tribunal spécial contre le terrorisme.
Le 14, deux gardes civils sont tués et un autre gravement blessé dans un attentat à l'explosif près de Lemona (Biscaye).
Le 23, des terroristes prennent en otages deux cents personnes environ au siège principal d'une banque au centre de Barcelone. Les membres du commando, qui se réclament de l'extrême droite, demandent la libération du lieutenant-colonel Antonio Tejero, auteur du putsch manqué du 23 février, ainsi que la mise à leur disposition d'un avion pour aller en Argentine.
Le 24, après une dramatique attente de trente-sept heures, les groupes spéciaux de la police espagnole (G.E.O.) investissent le siège de la banque et libèrent les otages. Le gouvernement essaie d'abord de minimiser l'action des terroristes en l'attribuant à des « délinquants » et à des « anarchistes », malgré les témoignages des otages qui contredisent cette version.
Finalement, le 26, devant les Cortes, le chef du gouvernement confirme que cette action a bien été entreprise par l'extrême droite et qu'elle a peut-être été financée par d'anciens dignitaires franquistes.