4-26 novembre 1981
France. Procès de l'affaire de Broglie
Le 4 s'ouvre à Paris, devant la cour d'assises, le procès des quatre accusés dans l'affaire de l'assassinat du prince Jean de Broglie, tué le 24 décembre 1976 : Gérard Frèche, auteur des coups de feu, Pierre de Varga, instigateur présumé, Serge Tessèdre, intermédiaire entre les deux précédents, et l'ancien policier Guy Simoné. L'instruction a été marquée par la publication dans Le Canard enchaîné de deux rapports de la 10e brigade territoriale (B.T.), en date des 1er avril et 24 septembre 1976, qui prouvent que, plusieurs mois avant le meurtre, la police était informée du projet d'assassinat du député de l'Eure, impliqué dans des affaires financières douteuses.
Le 5, l'avocat général, Marcel Dowling-Carter, demande un supplément d'information, afin d'éclaircir le rôle du docteur Nelly Azerad, accusée d'avoir voulu faire assassiner Pierre de Varga. La cour décide que les débats doivent continuer, et surseoit à statuer.
Le 20, André Giresse, président de la cour d'assises, dénonce les carences de certains services de police et met en cause Michel Poniatowski, ancien ministre de l'Intérieur, et Jean Ducret, ancien directeur de la police judiciaire de Paris, M. Poniatowski réplique en adressant une lettre ouverte au président de la République.
Le 25, François Mitterrand fait répondre que « le président de la République ne saurait s'immiscer dans le déroulement d'une procédure ».
Le 26, la Cour entend successivement les témoignages de Michel Poniatowski, Jean Ducret et Michel Roux, de la 10e B.T. Le premier réaffirme n'avoir pris connaissance du projet de meurtre que le 28 décembre 1976. Son audition ne fait pas vraiment avancer le procès, où doivent venir déposer cent trente-quatre témoins, dont près de la moitié sont des policiers.