4-27 avril 1989
France - Liban. Mission humanitaire de la France au Liban
Le 4, François Mitterrand, constatant l'impuissance des démarches diplomatiques françaises, en appelle à « la conscience universelle » en faveur du Liban.
Le 5, Roland Dumas annonce l'envoi au Liban de deux navires d'assistance médicale et humanitaire dans le cadre d'une mission de secours aux populations victimes des affrontements. Cette initiative officielle est critiquée par Damas et ses alliés libanais. L'aide humanitaire proposée par la France ne fait pas non plus l'unanimité au sein du camp chrétien où certains responsables l'estiment inadaptée et ambiguë.
Le 11, arrivé à Beyrouth en vue d'obtenir l'accord des dirigeants des deux camps, Bernard Kouchner, secrétaire d'État à l'action humanitaire, affirme que l'assistance française est « destinée à tous les Libanais ».
Le 12, François Mitterrand déclare à son tour que « la France est l'amie des Libanais de toutes confessions, de toutes les communautés ».
Le 14, douze blessés graves sont évacués du secteur chrétien à bord du navire-hôpital La Rance mouillé à 10 milles des côtes du Liban. Le 16, les bombardements, qui n'ont pratiquement pas cessé depuis un mois à Beyrouth, sont extrêmement violents : ils provoquent en particulier la mort de l'ambassadeur d'Espagne Pedro Manuel de Aristegui et de son beau-père, l'écrivain libanais Toufic Youssef Aouad.
Le 18, au lendemain de la conclusion d'un « accord total » entre Bernard Kouchner et le gouvernement libanais musulman de Selim Hoss, soixante-dix-sept blessés musulmans sont à leur tour évacués depuis le port de Saïda. Le pétrolier français Penhors s'acquitte à son tour de sa mission de ravitaillement à la faveur de la trêve de facto.
Le 27, le comité de la Ligue arabe pour le Liban proclame un cessez-le-feu « définitif » pour le 28, mais il n'est pas respecté : le bilan des affrontements depuis le 14 mars s'élève à près de trois cents morts.