4-27 avril 2017
Afrique du Sud. Intensification des mouvements hostiles au président Jacob Zuma
Le 4, la centrale syndicale Cosatu, associée depuis 1994 au pouvoir aux côtés du Congrès national africain (ANC) et du Parti communiste sud-africain (SACP), déclare que le président Jacob Zuma « n’est plus la personne qui convient pour unifier et mener […] le pays ». Impliqué dans plusieurs scandales politico-financiers, Jacob Zuma a cristallisé l’hostilité dont il est l’objet jusque dans son camp en procédant, fin mars, à un vaste remaniement ministériel destiné à purger le gouvernement des membres les plus critiques à son égard, au premier rang desquels le ministre des Finances Pravin Gordhan. Plusieurs dirigeants historiques de l’ANC réclament également la démission de Jacob Zuma, président de l’ANC depuis 2007 et chef de l’État depuis 2009. De son côté, le SACP soutient le vice-président Cyril Ramaphosa en vue du congrès de l’ANC qui doit désigner en décembre le nouveau président du parti afin de préparer les élections de 2019 ‒ la dauphine de Jacob Zuma est son ex-femme Nkosazana Dlamini-Zuma.
Le 7, à l’appel des partis d’opposition coalisés, les grandes villes du pays sont le théâtre de manifestations anti-Zuma mêlant populations de différentes couleurs et classes sociales.
Le 12, à Pretoria, cent mille manifestants, depuis les militants radicaux des Combattants pour la liberté économique jusqu’aux libéraux de l’Alliance démocratique, participent à une « journée d’action nationale » à l’appel de dix des douze partis d’opposition représentés au Parlement, alors que Jacob Zuma fête ses soixante-quinze ans à Soweto.
Le 27, jour de célébration des premières élections libres de 1994, une nouvelle manifestation rassemble quelques milliers de personnes à Pretoria à l’appel du Mouvement de la liberté, fondé le 20 par des partis d’opposition, des membres de la société civile, des intellectuels et des responsables religieux.