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4-27 février 1985

États-Unis. Nouveaux sommets pour le dollar

Le 4, Ronald Reagan présente devant le Congrès son projet de budget pour l'année financière 1986, qui commence en octobre 1985. Il propose de maintenir quasi à son niveau actuel le montant global des dépenses publiques, dont le taux de croissance ne devrait pas excéder 1,5 p. 100, ce qui représente la hausse la plus faible depuis 1965 ; seul le budget du Pentagone devrait échapper à cette austérité : il est prévu que les crédits de la défense progressent de 12,7 p. 100 ; en revanche, les crédits civils seront considérablement réduits. La rigueur budgétaire est rendue nécessaire par l'ampleur du déficit budgétaire, qui, de 222 milliards de dollars en 1985, reviendrait ainsi à 180 milliards en 1986.

Le 5, Paul Volcker, président de la Réserve fédérale, réitère ses appels au Congrès pour qu'il réduise de manière « décisive » le déficit bugétaire. Il estime que trop compter sur l'épargne étrangère risque de « miner la confiance » des prêteurs et même d'entraîner une crise financière. En effet, la persistance du déficit budgétaire provoque, selon lui, une hausse artificielle des taux d'intérêt et du dollar, puisque, pour le combler, Washington fait largement appel au marché financier. La hausse du dollar gonfle les prix des marchandises américaines, qui s'exportent de plus en plus difficilement : le déficit du commerce extérieur a atteint en 1984 le niveau record de 123,3 milliards de dollars, contre 69,4 milliards en 1983 et 42,7 milliards en 1982. Le secrétaire américain au Commerce estime que ce déficit pourrait atteindre 140 milliards en 1985.

Le 12, le dollar dépasse pour la première fois les 10 F à Paris. Cette hausse continue du dollar conforte l'optimisme de l'administration américaine. Le président Reagan estime, le 21, au cours d'une conférence de presse, qu'elle est due au fait que les partenaires commerciaux des États-Unis n'ont pas « rattrapé » la reprise économique américaine, en raison de « certaines rigidités » de leur gestion. Ainsi, la croissance du produit national brut (P.N.B.) a été de 6,9 p. 100 en 1984, contre 3,4 p. 100 en 1983. Il s'agit de la meilleure performance enregistrée depuis 1951.

Le 26, le dollar atteint le cours record de 10,61 F à Paris. Mais les banques centrales européennes, qui attendaient depuis plusieurs jours que la spéculation s'essoufflât, interviennent massivement, le 27, sur les marchés des changes, et le dollar redescend à 10,17 F à Paris.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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