4-27 juin 2018
Syrie. Offensive contre le bastion rebelle de Deraa
Le 4, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo et son homologue turc Mevlut Çavuşoğlu conviennent d’une « feuille de route » pour « assurer la sécurité et la stabilité de Manbij ». Cette ville proche de la frontière turque est occupée depuis 2016 par les Forces démocratiques syriennes (FDS), alliées des États-Unis et de la coalition internationale contre l’organisation État islamique (EI). Proches du Parti des travailleurs du Kurdistan, les FDS sont considérées comme une menace par Ankara.
Le 5, les FDS annoncent leur retrait militaire de Manbij, qui demeure toutefois sous le contrôle politique d’une entité kurde.
Le 8, les combattants de l’EI reconquièrent une partie de la ville d’Abou Kamal, située sur l’Euphrate à la frontière irakienne, l’une des dernières localités dont ils avaient été chassés par les forces du régime en novembre 2017.
Le 27, alors que le bastion rebelle de Deraa, dans le sud du pays, est bombardé par les forces du régime depuis le 19, l’ambassade des États-Unis à Amman informe les insurgés du Front du Sud, qui défendent le secteur, qu’ils ne leur apporteront pas de soutien militaire. Deraa est située dans l’une des « zones de désescalade » concernées par un accord conclu en juillet 2017 par la Russie, les États-Unis et la Jordanie. Le 14, Washington s’était pourtant déclaré prêt à adopter des « mesures fermes et appropriées » en cas de violation de cet accord. L’aviation russe engage aussitôt des opérations contre ce secteur au côté des forces du régime. Les jours suivants, des dizaines de milliers de personnes, civils et combattants rebelles, fuient les bombardements. La Jordanie et Israël refusent d’ouvrir leurs frontières.