4-27 septembre 1996
Israël - Autorité palestinienne. Émeutes meurtrières après l'ouverture d'un tunnel sous Jérusalem-Est
Le 4, sous la pression internationale, le Premier ministre Benyamin Nétanyahou rencontre, pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir en mai, le président de l'Autorité palestinienne Yasser Arafat à Erez, à la frontière entre Gaza et Israël. Les deux hommes réaffirment leur engagement en faveur de l'application des accords d'Oslo, tout en constatant leurs « divergences ».
Le 24, des émeutes éclatent à Jérusalem-Est à la suite de l'ouverture d'un nouvel accès à un tunnel à vocation touristique qui passe sous l'esplanade des Mosquées. Yasser Arafat qualifie de « crime contre les droits, les biens et les sentiments religieux des Palestiniens » cette décision, qui passe pour une provocation dans le climat tendu créé par la politique gouvernementale de judéisation des terres palestiniennes.
Le 25, les troubles gagnent Ramallah et Bethléem. L'armée israélienne et la police palestinienne s'affrontent. Cinq Palestiniens sont tués. Le Hamas appelle à la reprise de l'intifada, la « guerre des pierres » contre l'occupation israélienne, qui avait duré de 1987 à 1993.
Le 26, les combats en Cisjordanie et surtout à Gaza, au cours desquels l'armée fait usage de blindés, d'hélicoptères et d'armes lourdes, font une soixantaine de morts. Il s'agit de la journée la plus meurtrière dans le pays depuis l'occupation des territoires, en 1967. L'état d'urgence est décrété dans tout le pays.
Le 27, le gouvernement rejette la responsabilité des émeutes sur l'Autorité palestinienne et repousse les demandes de celle-ci relatives à la fermeture du tunnel, à l'application des accords conclus avec le gouvernement précédent et à l'ouverture de négociations sur le statut définitif de tous les territoires occupés. Il réaffirme la souveraineté d'Israël sur la Ville sainte. Tandis que l'ensemble de la communauté internationale demande la reprise des négociations, les États-Unis tentent d'organiser une rencontre entre Benyamin Nétanyahou et Yasser Arafat. Malgré les appels au calme du président de l'Autorité palestinienne, de nouveaux affrontements meurtriers éclatent, notamment à Jérusalem-Est. Le bilan de trois jours d'émeutes s'élève à soixante-deux morts palestiniens et quatorze soldats israéliens tués.