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4-28 février 1986

États-Unis. La lutte contre les déficits du budget et du commerce extérieur au centre du discours sur l'état de l'Union

Le 4, le président Reagan prononce son discours annuel sur l'état de l'Union, repoussé d'une semaine après la catastrophe de Challenger. Il annonce qu'il va demander à son gouvernement d'établir deux rapports : l'un sur l'opportunité de la convocation d'une conférence monétaire internationale, l'autre sur les moyens de réformer le welfare, c'est-à-dire l'ensemble des systèmes d'aide sociale. L'objectif de la conférence monétaire, dont l'idée avait été lancée par la France en juin 1982 et que le président Mitterrand avait officiellement proposée à ses partenaires en mai 1983, serait d'établir « un dollar sain et stable à l'intérieur et des taux de change prévisibles à travers le monde », afin que « des fluctuations incontrôlées ne nuisent plus aux fermiers et aux exportateurs » américains. Quant à la réforme du welfare, elle aurait pour but de diminuer les dépenses de l'État.

Le 5, Ronald Reagan remet au Congrès son projet de budget pour 1987 : d'après la loi Gramm-Rudman, le déficit budgétaire, qui a atteint 211,9 milliards de dollars en 1985, devra être limité à 171,9 milliards en 1986 et à 144 milliards en 1987 pour continuer à décroître de 36 milliards par an jusqu'à être supprimé en 1991. Ronald Reagan est donc contraint d'annoncer des coupes budgétaires, mais la totalité de celles-ci concerne les dépenses civiles, alors que les crédits de la Défense continuent d'augmenter. D'autre part, le projet présidentiel prévoit un accroissement de près de 13 p. 100 des recettes fiscales, sans augmentation d'impôts, grâce à une hausse de la croissance de 4 p. 100 en 1987 et de 3,5 p. 100 en 1986 ; or, en 1985, la croissance du P.N.B., qui aurait dû être de 4 p. 100, n'a été que de 2,2 p. 100, contre 6,6 p. 100 en 1984. Malgré toutes ses promesses, il semble donc inévitable que Ronald Reagan soit contraint d'envisager un relèvement de la pression fiscale, s'il veut maintenir l'effort militaire des États-Unis, qu'il juge indispensable à la conclusion de tout accord de contrôle des armements.

Le 25, le cours du dollar retombe à Paris au-dessous de 7 F, un an presque jour pour jour après avoir atteint le cours record de 10,61 F. Depuis la réunion du 22 septembre 1985, où les ministres des Finances des cinq pays les plus industrialisés, réunis à New York, avaient décidé de lutter contre la surévaluation du dollar, les monnaies européennes se sont revalorisées de plus de 20 p. 100 par rapport à la devise américaine et le yen d'environ 30 p. 100. Mais, en dépit de cette baisse du dollar qui devrait favoriser les exportations américaines et malgré la chute des cours du pétrole, le déficit du commerce extérieur continue de s'accroître et les États-Unis enregistrent un nouveau record mensuel de 16,5 milliards de dollars en janvier, après un solde négatif de 148,7 milliards pour l'ensemble de 1985.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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