4-28 février 2019
Venezuela. Blocage aux frontières de l’aide humanitaire
Le 4, après Washington, Ottawa et de nombreuses capitales latino-américaines en janvier, Madrid, Londres, Paris, Berlin, La Haye et Lisbonne reconnaissent Juan Guaidó comme président par intérim du pays, au terme d’un ultimatum lancé huit jours plus tôt, qui exigeait du président Nicolás Maduro l’organisation d’un scrutin présidentiel. D’autres États les imiteront au cours du mois.
Le 7, l’aide humanitaire envoyée par les États-Unis commence à arriver dans la ville frontalière de Cúcuta, en Colombie. Nicolás Maduro qui nie l’existence d’une crise humanitaire dans son pays, la rejette, accusant Washington de préparer une « invasion ».
Le 12, à l’occasion d’un nouveau rassemblement en sa faveur à Caracas, Juan Guaidó promet l’arrivée de l’aide humanitaire pour le 23, soit un mois après qu’il s’est proclamé président.
Le 13, le président américain Donald Trump, qui reçoit son homologue colombien Iván Duque à la Maison-Blanche, déclare qu’il étudie « toutes les options » concernant le Venezuela.
Le 22, deux manifestations se déroulent de part et d’autre de la frontière, l’une animée par l’armée, côté vénézuélien, l’autre par les partisans de Juan Guaidó, côté colombien. Le président autoproclamé est rejoint à Cúcuta par les présidents colombien Iván Duque, chilien Sebastián Piñera, paraguayen Mario Abdo, ainsi que le secrétaire général de l’Organisation des États américains Luis Almagro.
Le 23, l’armée bloque l’entrée sur le territoire, par les frontières colombienne et brésilienne, des camions chargés de l’aide humanitaire. La Haute-Commissaire de l’ONU pour les droits de l’homme Michelle Bachelet – ancienne présidente du Chili – dénoncera l’« usage excessif de la force contre des manifestants désarmés ».
Le 25, à Bogotá, Juan Guaidó assiste en présence du vice-président américain Mike Pence, à une réunion du Groupe de Lima, qui réunit quatorze pays américains soucieux de trouver une issue à la crise vénézuélienne. Seul pays du groupe à ne pas avoir reconnu Juan Guaidó, le Mexique ne prend pas part à la réunion. Les participants appellent à une transition démocratique au Venezuela « sans usage de la force » et invitent la Cour pénale internationale à prendre en compte « la grave situation humanitaire du Venezuela…, la violence criminelle du régime contre la population civile » et le refus de la laisser accéder à l’assistance internationale, ce qui constitue selon eux « un crime contre l’humanité ».
Le 28, Juan Guaidó rencontre le président brésilien Jair Bolsonaro à Brasilia.