4-28 janvier 2011
Côte d'Ivoire. Poursuite des violences face à l'impasse politique
Le 4, à Abidjan, les présidents béninois, capverdien et sierra-léonais effectuent une deuxième mission de médiation sous l'égide de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest et de l'Union africaine (U.A.). Mais ils ne parviennent pas à convaincre le président sortant Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir, alors qu'une large partie de la communauté internationale reconnaît la victoire d'Alassane Ouattara à l'élection présidentielle de novembre 2010.
Le 11, cinq personnes sont tuées à Abidjan lors d'affrontements entre les forces de l'ordre favorables à Laurent Gbagbo et des partisans d'Alassane Ouattara. L'O.N.U. estime à deux cents le nombre des victimes de la crise politique depuis décembre 2010.
Le 12, six policiers sont tués lors de nouvelles violences dans la capitale. Un couvre-feu est instauré dans le quartier d'Abobo, favorable à Alassane Ouattara.
Le 13, les partisans de Laurent Gbagbo détruisent plusieurs véhicules de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (O.N.U.C.I.). Le secrétaire général de l'O.N.U. Ban Ki-moon qualifie ces actes de « crimes contre la loi internationale ».
Le 14, Alassane Ouattara appelle au recours à la force pour chasser Laurent Gbagbo du pouvoir.
Le 14 également, l'Union européenne décide le gel des avoirs en Europe de Laurent Gbagbo et de quatre-vingt-quatre de ses proches.
Le 19, le Conseil de sécurité de l'O.N.U. adopte à l'unanimité une résolution prévoyant de doter l'O.N.U.C.I. de deux mille casques bleus supplémentaires – soit onze mille cinq cents hommes au total –, tandis que les soldats fidèles à Laurent Gbagbo se livrent à une démonstration de force dans le quartier abritant les forces de l'O.N.U.C.I. à Abidjan.
Le 23, Laurent Gbagbo ôte son accréditation à l'ambassadeur de France à Abidjan après que la France a donné son agrément à l'envoi à Paris d'un ambassadeur nommé par Alassane Ouattara.
Le 28, les dirigeants de l'U.A. annoncent la mise en place d'un « comité de haut niveau », composé de chefs d'État africains, chargé de « dégager un accord de sortie de crise dans un délai d'un mois au maximum », alors que l'organisation demandait jusque-là le départ de Laurent Gbagbo.