4-28 janvier 2016
Union européenne. Durcissement face à la crise migratoire.
Le 4, la Suède, qui a accueilli plus de cent soixante mille demandeurs d’asile en 2015, rend systématique le contrôle des papiers à sa frontière avec le Danemark. Ce dernier pays annonce de son côté la mise en place d’un contrôle à ses frontières avec l’Allemagne. Le Danemark est le septième pays à réintroduire des contrôles aux frontières intérieures de l’espace Schengen après la France, l’Allemagne, l’Autriche, la Suède, la Norvège et la Slovénie. Environ deux mille migrants, pour la plupart syriens, continuent d’entrer chaque jour en Grèce en provenance de Turquie et des dizaines d’autres meurent dans le naufrage de leur embarcation.
Le 8, le chef de la police de Cologne, en Allemagne, est démis de ses fonctions. Il est accusé d’avoir dissimulé la gravité des agressions, notamment sexuelles, commises dans la ville par des étrangers, parmi lesquels des réfugiés, au cours de la nuit du Nouvel An. La révélation de ces violences suscite une vive émotion à travers le pays qui a accueilli plus d’un million de migrants en 2015.
Le 20, le gouvernement autrichien, auquel participent les sociaux-démocrates et les démocrates-chrétiens, annonce son intention de ne satisfaire que trente-sept mille cinq cents demandes d’asile en 2016.
Le 26, le Parlement danois dominé par le Parti libéral adopte une loi durcissant le droit d’asile. Celle-ci prévoit notamment la confiscation des biens des demandeurs d’asile excédant un certain montant pour financer les aides qui leur sont accordées. Des mesures analogues sont en vigueur en Suisse et dans certains Länder allemands.
Le 27, la Commission européenne lance une procédure qui vise à terme à rétablir pour deux ans le contrôle à certaines frontières intérieures de l’Union, en cas d’incapacité de la Grèce à remédier aux « manquements graves dans l’exécution des contrôles aux frontières extérieures » constatés par l’agence Frontex.
Le 28, alors que la chancelière Angela Merkel est mise en demeure par son propre camp de limiter l’arrivée des migrants en Allemagne, les trois partis de la coalition au pouvoir à Berlin s’accordent sur un projet de loi qui durcit le droit d’asile. Celui-ci prévoit notamment d’accélérer l’examen des demandes d’asile provenant de ressortissants de « pays sûrs » et d’inclure dans ces derniers le Maroc, l’Algérie et la Tunisie – dont sont originaires nombre de suspects des agressions du Nouvel An.