4-28 janvier 2023
Pérou. Marche vers Lima des contestataires contre le pouvoir
Le 4, le mouvement de contestation, né en décembre 2022 de la destitution du président Pedro Castillo et de son remplacement par la vice-présidente Dina Boluarte, reprend après la trêve observée en fin d’année. Les opposants réclament toujours la dissolution du Parlement, la démission de Dina Boluarte et la tenue d’élections générales en 2023. La répression du mouvement a déjà fait plus de vingt morts.
Le 9, dix-sept manifestants au moins sont tués à Juliaca, dans le sud du pays, lors d’affrontements avec les forces de l’ordre.
Le 10, la procureure générale Patricia Benavides annonce l’ouverture d’une enquête préliminaire pour « génocide » et « homicides » à l’encontre de Dina Boluarte, du Premier ministre Alberto Otárola et des ministres de la Défense et de l’Intérieur, en lien avec la répression des manifestations.
Le 19, des cortèges de contestataires convergeant vers la capitale, pour la plupart depuis la région andine, commencent à arriver dans Lima, où l’état d’urgence a été instauré le 15. Ces manifestants, venus des régions les plus pauvres du pays où a débuté la contestation, dénoncent notamment les inégalités économiques et sociales.
Le 24, lors d’une nouvelle journée de mobilisation dans la capitale, Dina Boluarte appelle ses compatriotes à une « trêve nationale » et accuse « des individus liés au narcotrafic, au trafic de minerais et à la contrebande » d’être à l’origine du mouvement de contestation.
Le 28, le Parlement rejette la proposition de Dina Boluarte d’avancer les élections générales à décembre 2023 afin de satisfaire l’une des revendications des contestataires. Des échauffourées s’ensuivent à Lima où un manifestant est tué – le premier dans la capitale du fait de la répression du mouvement de contestation, qui a fait quarante-huit morts.