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4-29 avril 2019

France. Annonce des mesures inspirées par le « grand débat national »

Le 4, le président Emmanuel Macron effectue, à Cozzano (Corse du Sud), son onzième et dernier déplacement dans les régions, dans le cadre du « grand débat national » lancé en réponse à la crise des « gilets jaunes ».

Le 8, le Premier ministre Édouard Philippe réunit le gouvernement, les directeurs d’administration centrale et des représentants syndicaux et associatifs pour présenter les premières conclusions du grand débat national. Relevant notamment l’« immense exaspération fiscale » qui s’en dégage, il déclare que « le besoin de changement est si radical que tout conservatisme, toute frilosité seraient […] impardonnables ». Le 9, il réitère l’exercice devant les députés.

Le 15, en raison de l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, le président Macron reporte l’allocution télévisée qu’il devait faire pour annoncer les mesures inspirées du grand débat.

Le 20, lors de l’« acte XXIII » des rassemblements de gilets jaunes à Paris, le journaliste indépendant Gaspard Glanz est interpellé et placé en garde à vue. Convoqué devant la justice en octobre pour « outrage à personne dépositaire de l’autorité publique », il est soumis à un contrôle judiciaire qui lui interdit de couvrir les manifestations du 1er-Mai, ainsi que les rassemblements qui se tiennent dans la capitale le samedi.

Le 25, lors de sa première conférence de presse depuis son arrivée au pouvoir, Emmanuel Macron présente les mesures destinées à répondre à la crise sociale. Tout en promettant « un changement de méthode très profond », il assure que « les transformations en cours » doivent être « poursuivies et intensifiées » et que « son « ambition » de réforme ne subira « aucun recul ». Le chef de l’État annonce son intention de renouer avec les corps intermédiaires et les élus locaux, et de garantir une meilleure participation des citoyens à la vie politique – introduction d’une dose de proportionnelle aux élections législatives, simplification de la procédure du référendum d’initiative partagée. Il se dit prêt à revenir sur l’objectif de suppression de cent vingt mille postes de fonctionnaires au cours du quinquennat. Il annonce également une baisse de l’impôt sur le revenu de 5 milliards d’euros ; la réindexation des pensions de retraite sur l’inflation et la fixation d’un montant minimum de mille euros pour les retraites à taux plein, tout en préconisant un allongement de la durée de cotisation ; la fin des fermetures d’écoles et d’hôpitaux contre l’avis des maires concernés ; l’extension à la grande section du dédoublement des classes en zone prioritaire et la limitation du nombre d’élèves par classe jusqu’au CE1 ; des mesures en faveur du recouvrement des pensions alimentaires impayées ; la suppression des grands corps dans la fonction publique et de l’École nationale d’administration (ENA). Emmanuel Macron affirme la nécessité de « reconstruire l’art d’être français », évoquant la langue, la culture et « quelques permanences », dont la famille et la laïcité. Déclarant qu’« une nation […] tient aussi par ses limites et ses frontières », il appelle à refonder l’espace Schengen.

Le 29, le tribunal correctionnel de Paris lève le contrôle judiciaire imposé à Gaspard Glanz, jugeant que cette mesure ne présente pas de motivation suffisante.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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