4-29 mars 2016
Brésil. Pressions judiciaires sur Lula et la présidente Dilma Rousseff.
Le 4, l’ancien président Luiz Inácio Lula da Silva est entendu par la justice dans le cadre de l’affaire de corruption politique Lava Jato (« lavage express ») ; son domicile est perquisitionné. Cette affaire révélée en mars 2014 vise le groupe pétrolier public Petrobras, des grandes entreprises du bâtiment et des travaux publics (BTP) et certains partis, dont le Parti des travailleurs (PT) au pouvoir depuis 2003. Le procureur chargé de l’affaire affirme qu’il existe un faisceau d’indices « significatifs » de l’implication de l’ancien président. Des dizaines de personnes ont déjà été condamnées dans l’affaire Lava Jato.
Le 8, Marcelo Odebrecht, président du plus grand groupe de BTP du pays, qui a été arrêté en juin 2015, est condamné à près de vingt ans de prison pour corruption, blanchiment d’argent et participation à une entreprise criminelle pour le versement de pots-de-vin à des cadres de Petrobras.
Le 13, quelque trois millions de personnes manifestent dans les grandes villes du pays, pour la quatrième fois depuis avril 2015, contre la présidente Dilma Rousseff et son prédécesseur Lula. Dilma Rousseff est l’objet d’une enquête judiciaire relative au financement de sa campagne électorale de 2014. En décembre 2015, le président de la Chambre des députés a lancé une procédure de destitution à l’encontre de la présidente pour falsification des comptes publics.
Le 16, Dilma Rousseff nomme Lula ministre de la Casa Civil – fonction assimilable à celle de Premier ministre. L’opposition dénonce une manœuvre visant à protéger l’ancien président de la justice. Celui-ci reste toutefois justiciable devant le Tribunal suprême fédéral.
Le 18, des manifestations de soutien à Lula réunissent quelques centaines de milliers de manifestants à travers le pays.
Le 29, le Parti du mouvement démocratique brésilien, principal allié du PT au sein de la coalition au pouvoir, annonce son retrait du gouvernement.