4-30 janvier 2002
Israël - Autorité palestinienne. Rupture de la trêve décrétée par les organisations extrémistes palestiniennes
Le 4, Israël déclare avoir intercepté, la veille, dans les eaux internationales de la mer Rouge, un navire, le Karine-A, contenant 50 tonnes d'armes. La cargaison aurait été chargée en Iran et serait destinée à l'Autorité palestinienne. Cette dernière dément.
Le 9, l'attaque d'un poste militaire proche de la bande de Gaza, en territoire israélien, cause la mort de quatre soldats et des deux assaillants palestiniens. Mettant fin à une période de calme, cette opération, revendiquée par le Hamas, rompt la trêve des attaques anti-israéliennes décrétée par l'organisation islamique en décembre 2001 à l'appel de Yasser Arafat. Elle est condamnée par l'Autorité palestinienne. Le lendemain, le Djihad islamique annonce à son tour la rupture de la trêve qu'il observait également.
Le 10 et les jours suivants, l'armée israélienne intervient en représailles dans la bande de Gaza. Elle rend inutilisable la piste de l'aéroport de Gaza et se livre, à Rafah, à des destructions d'habitations d'une ampleur sans précédent. Le secrétaire d'État américain, Colin Powell, qualifie d'« actions défensives » ces opérations par ailleurs condamnées par le secrétaire général de l'O.N.U., Kofi Annan. Les destructions d'habitations palestiniennes seront critiquées par plusieurs ministres travaillistes ainsi que par une large partie de la presse israélienne.
Le 15, un responsable des Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, organisation armée clandestine proche du Fatah de Yasser Arafat, meurt dans une explosion, près de Tulkarem, en Cisjordanie. En réaction, cette organisation rompt à son tour la trêve qu'elle observait depuis le début du mois et attaque un barrage militaire près de Naplouse, tuant un soldat israélien.
Le 15 également, à Ramallah, la police palestinienne arrête le chef du Front populaire de libération de la Palestine (F.P.L.P.), Ahmad Saadat, dont l'organisation avait revendiqué l'assassinat du ministre israélien du Tourisme, Rehavam Zeevi, en octobre 2001. Israël avait exigé cette arrestation. Ariel Sharon la considère toutefois comme un « mensonge ».
Le 17, un Palestinien ouvre le feu dans une salle des fêtes à Hadera, au nord de Tel-Aviv, tuant six personnes avant d'être tué à son tour. L'attentat est revendiqué par les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa. Le 22, un membre de cette même organisation ouvrira le feu dans la rue à Jérusalem, blessant mortellement deux personnes, avant d'être tué. Le 27, un attentat-suicide, perpétré pour la première fois par une femme, et toujours revendiqué par les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, fera un mort à Jérusalem. Tsahal ripostera à ces divers attentats en multipliant les incursions en territoire palestinien, où elle se livre à de nombreuses destructions. ainsi qu'en éliminant ou en enlevant des « terroristes ».
Le 24, pour la première fois depuis octobre 2001, la formation chiite libanaise du Hezbollah bombarde la zone des fermes de Chebaa toujours occupée par Israël depuis son retrait du sud du Liban, en mai 2000. L'armée israélienne riposte.
Le 25, une cinquantaine d'officiers de réserve israéliens affirment, dans une déclaration publiée par la presse, qu'ils refuseront désormais de servir dans les territoires où ils ont reçu « des ordres qui n'ont strictement rien à voir avec la sécurité de l'État ».
Le 28, le président de la Knesset, le travailliste Avraham Burg, se prononce contre l'occupation des territoires palestiniens, déclarant qu'« un peuple d'occupants [...] finit par être changé et défiguré par les tares de l'occupation ».
Le 28 également, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne réaffirment leur soutien à Yasser Arafat comme « partenaire de négociation ».
Le 30, à Jérusalem, Ariel Sharon rencontre, pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir, trois responsables palestiniens de haut rang: le numéro deux de l'O.L.P. Mahmoud Abbas, le président du conseil législatif palestinien Ahmed Qorei ainsi qu'un proche conseiller de Yasser Arafat.