4-30 juin 2015
Grèce - Union européenne. Rupture des négociations entre la Grèce et ses créanciers
Le 4, la Grèce annonce le report à la fin du mois de l’ensemble des remboursements dus au F.M.I. en juin, soit 1,6 milliard d’euros. Athènes négocie toujours avec le « groupe de Bruxelles » – ex-« troïka » – le versement de la dernière tranche du plan d’aide international qui arrive à échéance le 30, en échange d’un programme de réformes.
Le 19, la Banque centrale européenne (B.C.E.) décide de renforcer son programme de fourniture de liquidités aux banques grecques qui sont fragilisées par les sorties de capitaux.
Le 22, lors d’une nouvelle réunion de l’Eurogroupe puis d’un sommet exceptionnel des chefs d’État et de gouvernement de la zone euro, le Premier ministre grec Alexis Tsipras fait de nouvelles concessions sans obtenir d’accord politique sur la situation de son pays ni d’engagement sur la renégociation de la dette publique grecque, qui s’élève à 322 milliards d’euros.
Le 27, après de nouvelles et vaines réunions de l’Eurogroupe et du Conseil européen, Alexis Tsipras annonce dans une déclaration solennelle l’organisation d’un référendum sur la dernière proposition « en forme d’ultimatum » faite la veille par le « groupe de Bruxelles » ; il appelle ses compatriotes à la rejeter. Celle-ci impose à Athènes de dégager un surplus primaire – hors charge de la dette – de 1 p. 100 du P.I.B. dès 2015 ; elle exige des réformes de la T.V.A. et des retraites applicables au 1er juillet, destinées à rapporter chacune l’équivalent de 1 p. 100 du P.I.B. par an ; elle propose le report de cinq mois de l’échéance du plan d’aide financière à la Grèce, ainsi qu’un prêt de 15,5 milliards d’euros destiné à assurer les remboursements dus au F.M.I. et à la B.C.E. dans les mois à venir ; elle ne promet aucune restructuration de la dette publique grecque. L’Eurogroupe prend acte de la rupture des négociations avec Athènes, alimentant la menace d’un « Grexit » – une sortie de la Grèce de la zone euro.
Le 28, alors que la B.C.E. annonce le maintien du financement d’urgence accordé aux banques grecques, mais sans augmentation du plafond, le gouvernement grec impose la fermeture des banques et de la Bourse jusqu’au 6 juillet ainsi qu’un contrôle des capitaux.
Le 29, alors que le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, accuse Alexis Tsipras de l’avoir « trahi », le Premier ministre grec impute l’échec des négociations aux créanciers, et notamment au F.M.I. qui aurait rejeté les propositions faites par Athènes le 22.
Le 30, la Grèce n’honore pas le remboursement de 1,6 milliard d’euros dû au F.M.I., tandis que le plan d’aide financière internationale à Athènes arrive à échéance.