4-30 novembre 1990
Le recours à la force contre l'Irak autorisé par l'O.N.U
Le 4, le secrétaire d'État américain James Baker entreprend une tournée de huit jours au Proche-Orient et en Europe afin de s'assurer du soutien de la coalition anti-irakienne à une éventuelle intervention armée des États-Unis.
Le 5, l'envol pour Bagdad de l'ancien chancelier Willy Brandt suscite des réactions parmi les pays de la C.E.E. qui s'étaient engagés, lors du Conseil européen de Rome, le 28 octobre, à « décourager » toute initiative privée destinée à obtenir la libération d'otages. Cent vingt otages allemands sont relâchés le 8.
Le 8, le président Bush annonce l'envoi dans le Golfe de deux cent mille soldats supplémentaires, ce qui doublera les effectifs américains dans la région. Il évoque pour la première fois l'éventualité d'une « option militaire offensive ». Londres décide à son tour de renforcer ses effectifs dans le Golfe : l'envoi de quatorze mille soldats britanniques supplémentaires est annoncé le 22.
Le 18, alors que les États-Unis multiplient les initiatives diplomatiques en vue de l'adoption par le Conseil de sécurité de l'O.N.U. d'une résolution autorisant le recours à la force contre l'Irak, le président irakien Saddam Hussein annonce la libération de tous les otages entre Noël et le 25 mars.
Le 19, l'Irak annonce l'envoi au Koweït d'importants renforts qui porteraient, selon Bagdad, à six cent cinquante mille le nombre de soldats irakiens déployés à la frontière saoudienne.
Le 20, tous les Allemands retenus de force en Irak sont autorisés à quitter le pays. De nombreux autres otages sont libérés au compte-gouttes tout au long du mois.
Le 21, le président Bush quitte Paris avant la fin de la réunion de la C.S.C.E. pour se rendre à Djeddah, en Arabie Saoudite, où il rencontre le roi Fahd et l'émir du Koweït. Il passe le 22, date du Thanksgiving Day, au milieu des soldats américains, avant de rencontrer, le 23, le président égyptien Hosni Moubarak au Caire et le président syrien Hafez el-Assad à Genève.
Le 26, Mikhaïl Gorbatchev invite fermement le ministre irakien des Affaires étrangères Tarak Aziz, qu'il reçoit à Moscou, à agir de façon à « éviter le pire ».
Le 29, le Conseil de sécurité de l'O.N.U. adopte, par douze voix contre deux – celles du Yémen et de Cuba – et une abstention – celle de la Chine –, la résolution 678 qui autorise les États membres à « user de tous les moyens nécessaires » après le 15 janvier pour faire respecter les onze précédentes résolutions relatives à la crise du Golfe si l'Irak refuse toujours de les appliquer. Ce vote représente un important succès diplomatique pour les États-Unis, d'autant plus que c'est la première fois depuis la guerre de Corée, en 1950, que les Nations unies autorisent le recours à la force.
Le 30, George Bush provoque une certaine surprise en acceptant un dialogue avec l'Irak. Il invite Tarak Aziz à venir le voir en décembre à Washington et propose que James Baker soit reçu ensuite à Bagdad par Saddam Hussein.