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4-30 novembre 2004

Irak. Assaut général contre Fallouja

Le 4, l'aviation américaine intensifie ses bombardements sur les positions rebelles à Fallouja, ville sunnite située à 50 kilomètres à l'ouest de Bagdad.

Le 4 également, trois soldats britanniques sont tués lors d'une attaque-suicide au sud de Bagdad, dans la zone où une partie du contingent envoyé par Londres était arrivée en octobre pour aider les forces américaines qui assiègent Fallouja.

Le 4 toujours, l'organisation humanitaire Médecins sans frontières annonce son retrait d'Irak pour des raisons de sécurité.

Le 5, les forces américano-irakiennes ferment tous les accès à Fallouja, ne laissant qu'un passage destiné aux civils, invités à quitter la ville.

Le 7, alors que l'assaut de Fallouja semble imminent, le gouvernement irakien décrète l'état d'urgence qui confère des pouvoirs extraordinaires au Premier ministre Iyad Allaoui. De son côté, la Ligue arabe appelle Bagdad au dialogue avec les rebelles sunnites et appuie la mise en garde du secrétaire général des Nations unies Kofi Annan contre les conséquences d'une offensive contre Fallouja sur la tenue des élections prévues en janvier 2005.

Le 8, les forces américano-irakiennes, appuyées par l'aviation et l'artillerie, lancent l'assaut contre Fallouja. Une première tentative de conquête, en avril, avait échoué. Il s'agit du plus fort engagement militaire en Irak depuis la chute de Bagdad.

Le 10, des affrontements entre rebelles et forces de la coalition éclatent dans d'autres villes du « triangle sunnite », ainsi qu'à Mossoul.

Le 11, à Fallouja, l'armée américaine retrouve Mohammed Al-Joundi, le chauffeur syrien des deux journalistes français enlevés en août. Au cours de leur progression, les forces de la coalition découvrent des traces de la détention d'otages dans plusieurs habitations.

Le 12, l'ayatollah Ali Al-Sistani, guide suprême des chiites d'Irak, jusqu'alors silencieux, appelle à une « solution pacifique » à Fallouja. De leur côté, les autorités religieuses sunnites radicalisent leur discours. Le comité des oulémas appelle au boycottage des élections.

Le 13, un journaliste de la chaîne N.B.C. « embarqué » avec les forces américaines à Fallouja filme un marine abattant un rebelle blessé et désarmé. La diffusion de ces images suscite une vive émotion, notamment dans le monde arabe.

Le 15, les Pays-Bas annoncent le retrait d'Irak de leurs mille trois cent cinquante soldats, en mars 2005.

Le 15 également, le Parlement hongrois refuse de prolonger jusqu'en mars le mandat des trois cents militaires présents en Irak. La Roumanie annonce également le rapatriement de ses sept cents soldats pour juin 2005.

Le 16, une vidéo reçue par la chaîne qatarie Al-Jazira montre l'exécution de l'otage irako-britannique Margaret Hassan, enlevée en octobre.

Le 18, les autorités militaires américaines en Irak affirment avoir « brisé l'insurrection » à Fallouja, où des combats sporadiques se poursuivent. Le bilan des pertes est de cinquante et un militaires américains, huit soldats irakiens et plus de mille deux cents insurgés tués. Le front antiguérilla se déplace vers Mossoul, puis vers les villes sunnites situées au sud de la capitale.

Le 21, les pays membres du Club de Paris décident d'alléger la dette publique irakienne pour un montant de 33 milliards de dollars – 80 p. 100 du total – sur quatre ans.

Le 21 également, la commission électorale irakienne fixe la date des élections générales au 30 janvier 2005.

Les 22 et 23 se tient à Charm el-Cheikh, en Égypte, une conférence sur l'Irak réunissant les ministres des Affaires étrangères des pays voisins – qui évoquent le problème de la sécurité des frontières irakiennes – ainsi que ceux des pays du G8, de la Chine et de représentants de l'Union européenne et de plusieurs organisations internationales: O.N.U., Ligue arabe, Organisation de la conférence islamique. La déclaration finale « encourage » le gouvernement irakien à poursuivre le processus politique prévu par la résolution 1546 du Conseil de sécurité, adoptée en juin, concernant le transfert de souveraineté.

Le 27, la commission électorale refuse le report de six mois des élections générales, demandé par dix partis politiques dont celui du Premier ministre.

Le 30, le bilan des pertes américaines au cours du mois s'établit à cent trente-quatre morts.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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