4-30 octobre 1984
Tchad - France - Libye. Poursuite du désengagement franco-libyen et impasse pour les négociations intertchadiennes
Le 4, Hissene Habré, chef de l'État tchadien, arrive à Paris pour s'entretenir avec François Mitterrand de l'accord franco-libyen de désengagement réciproque au Tchad, signé le 17 septembre sans aucune consultation entre Paris et N'Djamena, et pour réclamer que la sécurité du Tchad soit garantie après le retrait des troupes françaises, car il craint que les Libyens ne respectent pas l'accord.
Le 5, François Mitterrand, après avoir reçu Hissène Habré, réunit à l'Élysée un mini-sommet franco-africain sur le Tchad : les présidents Bongo du Gabon, Houphouët-Boigny de Côte-d'Ivoire et Mobutu du Zaïre viennent se joindre au président français et au chef de l'État tchadien.
Le 27, la réunion préparatoire à la conférence de réconciliation entre Tchadiens, qui se tenait depuis le 20 à Brazzaville, au Congo, est suspendue sine die. Dans le Sud du Tchad, où aucun journaliste n'a été autorisé à se rendre depuis quelques mois, les populations civiles seraient victimes à la fois de la famine provoquée par une grave sécheresse et des combats meurtriers qui opposent depuis la fin d'août les forces armées tchadiennes à des groupes de maquisards rebelles : plus de cinq mille personnes se sont déjà réfugiées en Centrafrique.
Le 30, alors que, selon Claude Cheysson, la double opération de retrait franco-libyen se poursuit « pratiquement dans les conditions prévues », des observateurs français et libyens arrivent sur le terrain pour contrôler les désengagements.