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4-30 septembre 1999

Russie. Poursuite des combats dans le Caucase du Nord

Le 4, une explosion détruit un immeuble occupé par des militaires russes à Bouïnaksk, dans le centre du Daghestan, faisant soixante-quatre morts.

Le 5, les rebelles islamistes, infiltrés depuis la Tchétchénie voisine, lancent une nouvelle offensive dans le nord du Daghestan. En août, ces combattants, dirigés par Chamil Bassaev et son allié jordanien Khattab, avaient mené une opération dans le sud de la République autonome pour « libérer » cette république caucasienne membre de la fédération de Russie.

Le 5 également, les forces russes procèdent à d'intenses bombardements de part et d'autre de la frontière entre le Daghestan et la Tchétchénie.

Le 6, le porte-parole de la présidence russe déclare que la crise dans la Caucase du Nord représente une « réelle menace pour l'intégrité territoriale de la Russie ».

Le 9, l'explosion d'un immeuble d'habitation de la banlieue de Moscou fait quatre-vingt-douze morts. La thèse de l'attentat islamiste est privilégiée.

Le 9 également, le général Alexandre Lebed, gouverneur de Krasnoïarsk et signataire de l'accord de paix qui avait mis fin à la première guerre en Tchétchénie, en 1996, annonce sa candidature à l'élection présidentielle prévue pour juillet 2000. Il affirme à cette occasion que « la guerre dans le Caucase a été planifiée » pour permettre au président Eltsine de décréter l'état d'urgence et d'annuler les élections législatives prévues pour décembre.

Le 13, un nouvel attentat à la bombe détruit un immeuble de Moscou, faisant cent dix-huit morts. Les autorités mettent aussitôt en œuvre des mesures de sécurité exceptionnelles dans les grandes villes et dans les sites sensibles à travers le pays.

Le 14, le Premier ministre Vladimir Poutine, qui est soutenu par l'ensemble de la classe politique, décide d'imposer des sanctions à l'encontre de la république indépendantiste de Tchétchénie, accusée de constituer la base arrière des rebelles islamistes. Les bombardements russes de cette république se poursuivent. À travers tout le pays s'engage une vaste opération de répression visant les Caucasiens.

Le 15, les attentats de Bouïnaksk et de Moscou sont revendiqués par une mystérieuse Armée de libération du Daghestan qui n'aurait pas de lien avec les troupes de Chamil Bassaev.

Le 16, à Volgodonsk, dans le sud-ouest de la Russie, un attentat au camion piégé détruit un immeuble, faisant dix-sept morts.

Le 17, la police affirme avoir identifié l'organisateur des attentats antirusses en la personne d'un militant wahhabite (islamiste radical) caucasien.

À partir du 23, l'aviation russe bombarde Grozny, capitale de la Tchétchénie – pour la première fois depuis 1996 –, avant d'étendre ses opérations à l'ensemble de la république. Des dizaines de milliers de personnes fuient la Tchétchénie depuis le début du mois.

Le 30, les troupes russes venant du Daghestan et du sud de la Russie pénètrent en Tchétchénie.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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