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4-31 août 1994

France. Expulsion de sympathisants islamistes

Les 4 et 5, après la revendication par le Groupe islamique armé de l'assassinat, le 3, de cinq Français à Alger, les services de police interpellent seize militants et sympathisants islamistes qui sont placés en résidence surveillée dans la caserne de Folembray (Aisne). Des arrêtés d'expulsion sont pris à leur encontre. Le président de la Fraternité algérienne en France, Djaffar El Houari, consigné dans l'Ariège depuis l'opération anti-islamiste de novembre 1993, en fait partie. Dix autres personnes les rejoignent au cours du mois. Le ministre de l'Intérieur Charles Pasqua affirme vouloir démanteler les réseaux d'aide à l'ex-Front islamique de salut (F.I.S.) en France. Il reproche aux États-Unis, à l'Allemagne et à la Grande-Bretagne de ne pas réprimer suffisamment les activités du F.I.S. sur leur sol. Aucun des assignés n'est toutefois présenté comme un activiste. L'Armée islamique du salut, bras armé de l'ex-F.I.S., menace la France de représailles.

À partir du 6, la police effectue quotidiennement, durant une dizaine de jours, des opérations visant à contrôler la population maghrébine, à Paris et en province. L'action du ministre de l'Intérieur suscite de nombreuses critiques.

Le 12, les avocats des assignés déposent un recours devant le tribunal administratif d'Amiens en vue de surseoir à l'exécution des arrêtés d'expulsion.

Le 31, vingt des vingt-six assignés à résidence de Folembray – dix-neuf Algériens et un Marocain – sont expulsés vers le Burkina Faso selon la procédure d'urgence absolue. Les six autres quittent Folembray tout en restant consignés. Charles Pasqua déclare que les expulsés « soutiennent une organisation qui se livre au terrorisme ». Leurs avocats dénoncent un « coup de force ».

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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