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4-31 juillet 1994

Rwanda. Victoire du Front patriotique rwandais et drame humanitaire dans les camps de réfugiés

Le 4, les forces rebelles du Front patriotique rwandais (F.P.R., tutsi) investissent la capitale Kigali. Les troupes gouvernementales des Forces armées rwandaises (F.A.R.) sont repoussées vers l'ouest.

Le 5, les responsables français de l'opération Turquoise engagée en juin décident de créer, dans le sud-ouest du pays, une Zone humanitaire sûre (Z.H.S.) qui doit servir d'asile aux réfugiés fuyant les combats et les massacres.

Le 14, le F.P.R. s'empare de Ruhengeri, principale ville du nord-ouest du pays ; le 17, il conquerra Gisenyi, à la frontière zaïroise, dernier bastion des F.A.R. et dernier siège du « gouvernement intérimaire ». Après quelques incidents avec les forces françaises, le F.P.R. affirme son intention de ne pas investir la Z.H.S. Les rebelles tutsi proclameront, le 18, leur victoire totale et décréteront un cessez-le-feu. Depuis le début de leur offensive, en avril, plus de un million de Hutu ont fui vers le Zaïre, et autant se sont réfugiés dans la Z.H.S. Près de un million ont gagné la Tanzanie, l'Ouganda ou le Burundi voisins.

Le 17, le F.P.R. nomme un nouveau président de la République d'origine hutu, Pasteur Bizimungu.

Le 19, le gouvernement d'unité nationale de Faustin Twagiramungu, un universitaire hutu modéré nommé au poste de Premier ministre par le F.P.R., prête serment. Huit des dix-sept portefeuilles reviennent à des membres du F.P.R. Quatre formations d'opposition à l'ancien régime se partagent les autres postes. Le général Paul Kagamé, chef militaire du F.P.R., devient ministre de la Défense et vice-président de la République. Le président du mouvement, Alexis Kanyarengwé, est vice-Premier ministre. Le président Bizimungu présente un programme de restauration de l'unité nationale et de reconstruction. Il annonce notamment la suppression de la carte d'identité faisant état de l'appartenance ethnique.

Le 20, devant la menace d'une épidémie de choléra dans les camps de réfugiés de Goma, au Zaïre, et alors que les organisations humanitaires sont débordées, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés annonce l'ouverture d'un pont aérien. Celui-ci s'avère rapidement insuffisant, alors que l'épidémie fait des milliers de morts.

Le 22, les États-Unis décident d'accroître massivement leur aide aux réfugiés dans le cadre d'une opération baptisée Soutenir l'espoir. Les premiers des 3 000 soldats américains chargés d'une mission strictement humanitaire commenceront à débarquer le 31 à Kigali.

Le 31, à l'issue d'une tournée africaine, le Premier ministre français Édouard Balladur se rend à Goma et dans la Z.H.S. Il rappelle que le mandat de l'opération Turquoise s'achève le 22 août. Mais, faute de participants, l'O.N.U. rencontre des difficultés pour mettre sur pied la Mission des Nations unies pour l'assistance au Rwanda qui doit prendre le relais de la France dans ce pays.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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