4-31 mai 2015
Burundi. Répression de l’opposition au président Pierre Nkurunziza
Le 4, à Bujumbura, la police tire sur les manifestants qui s’opposent au projet du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat lors de l’élection présidentielle prévue en juin. La Constitution indique que le chef de l’État est élu au suffrage universel et qu’il ne peut être reconduit qu’une fois. Or Pierre Nkurunziza est arrivé au pouvoir en août 2005 après avoir été désigné par le Parlement, avant d’être élu au suffrage universel en juin 2010.
Le 13, profitant de l’absence du président Nkurunziza parti à Dar es-Salam (Tanzanie) assister au sommet régional consacré à la crise burundaise, le général Godefroid Niyombare, ancien chef d’état-major et membre dissident du parti au pouvoir, annonce le renversement du chef de l’État. Des discussions s’engagent entre les différentes composantes de l’armée, partagée entre loyalistes et opposants au président Nkurunziza.
Le 14, le chef d’état-major Prime Niyongabo annonce l’échec de la tentative de coup d’État. Le numéro deux des mutins, le général Cyrille Ndayirukiye, se rend aux forces loyalistes, reconnaissant l’échec du putsch. Le général Niyombare prend la fuite.
À partir du 18, les manifestations hostiles à la candidature du président Nkurunziza reprennent dans la capitale. Le pouvoir prévient que les opposants seront traités « comme des putschistes ».
Le 20, le chef de l’État annonce le report au 5 juin des élections législatives et locales prévues le 26 mai. Il brandit le spectre de la guerre civile entre Hutu et Tutsi qui a fait quelque trois cent mille morts de 1993 à 2005.
Le 23, alors que la coordination de la campagne contre un troisième mandat venait d'annoncer une trêve dans les manifestations et d'engager des négociations avec le pouvoir sous l'égide de l'O.N.U., le chef du petit parti d’opposition l’Union pour la paix et la démocratie, Zedi Feruzi, est assassiné dans la capitale.
Le 24, les opposants quittent les négociations et appellent à la reprise des manifestations.
Le 31, un second sommet régional sur la situation au Burundi se tient à Dar es-Salam. La déclaration finale préconise le report des élections d’au moins quarante-cinq jours. Le bilan de la répression des manifestations qui se poursuivent quotidiennement est d’une cinquantaine de morts.