4-31 mars 2021
France. Adoption de « mesures de freinage » contre la pandémie de Covid-19
Le 4, le Premier ministre Jean Castex annonce l’extension au département du Pas-de-Calais des mesures de confinement pendant le week-end et de fermeture des commerces non alimentaires de plus de cinq mille mètres carrés, pour quatre semaines à compter du 6. Cette mesure est déjà en vigueur depuis janvier sur le littoral des Alpes-Maritimes et dans la région de Dunkerque (Nord). Jean Castex annonce également la fermeture des espaces commerciaux de plus de dix mille mètres carrés dans vingt-deux autres départements placés sous « surveillance renforcée ».
Le 12, la Haute Autorité de santé (HAS) autorise l’utilisation du vaccin à dose unique Janssen du groupe pharmaceutique américain Johnson & Johnson, que l’Agence européenne des médicaments (AEM) a homologué la veille.
Le 15, la France, à la suite d’autres pays européens, suspend l’administration du vaccin d'AstraZeneca, dans l’attente de l’avis de l’AEM, en raison du signalement de cas de thromboses chez plusieurs personnes vaccinées.
Le 18, Jean Castex annonce la mise en place, à compter du 20 et pour « au moins » quatre semaines, de « mesures de freinage » de la pandémie dans seize départements : ceux de l’Île-de-France, des Hauts-de-France, ainsi que les Alpes-Maritimes, la Seine-Maritime et l’Eure. Dans ces départements, seuls les commerces essentiels, dont le nombre a été étendu, sont autorisés à ouvrir. Les lycées ne doivent plus accueillir que la moitié des élèves. Les activités de plein air sont privilégiées, le gouvernement autorisant les sorties dans un rayon de dix kilomètres autour du domicile, sans limitation de durée. Les déplacements interrégionaux sont interdits pour les habitants des départements visés. En outre, l’heure du début du couvre-feu est reportée à 19 heures sur l’ensemble du territoire, dans la perspective du passage à l’heure d’été.
Le 18 également, la Cour des comptes publie son rapport annuel dans lequel elle dénonce le manque d’anticipation de la crise sanitaire et l’impréparation des services publics concernés. Elle pointe l’inexistence de « plan adapté » dans les services de réanimation où, par ailleurs, le nombre de lits est insuffisant au regard de l’augmentation de la population âgée. La Cour recommande le renforcement des personnels de ces services et appelle à un nouveau modèle de financement des soins critiques auxquels le système de « tarification à l’activité » n’est pas adapté. Elle dénonce également « l’absence de plan de continuité dans les établissements scolaires, ainsi qu’une appropriation antérieure du numérique encore trop limitée pour permettre le basculement rapide dans l’enseignement à distance ».
Le 19, au lendemain de l’avis rendu par l’AEM, favorable à la poursuite de l’utilisation du vaccin d'AstraZeneca, Olivier Véran décide toutefois, sur recommandation de la HAS, de réserver ce vaccin aux personnes de plus de cinquante-cinq ans.
Le 25, à l’issue d’un Conseil européen réuni en visioconférence, le président Emmanuel Macron prend la parole depuis l’Élysée pour affirmer n’avoir « aucun mea culpa à faire, aucun remords, aucun constat d’échec » au sujet de sa gestion de la crise sanitaire, alors que l’opposition, comme certains médecins, lui reprochent de n’avoir pas décidé un reconfinement strict fin janvier.
Le 25 également, trois nouveaux départements sont concernés par les mesures de freinage de la pandémie : l’Aube, le Rhône et la Nièvre.
Le 30, le nombre des patients en réanimation – plus de cinq mille – dépasse le pic enregistré lors de la deuxième vague de la pandémie, en novembre 2020.
Le 31, alors que le nombre des contaminations augmente fortement dans les établissements scolaires, Emmanuel Macron annonce, lors d’une intervention télévisée, la fermeture des écoles pour trois semaines et des collèges et lycées pour quatre semaines, à compter du 6 avril. En outre, les mesures de freinage seront étendues à tout le territoire pour quatre semaines, à compter du 3 avril.