4-7 août 2019
Syrie. Menace d’intervention turque à l’est de l’Euphrate
Le 4, le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont l’armée contrôle déjà plusieurs portions du territoire syrien frontalier, annonce son intention de poursuivre ses opérations « à l’est de l’Euphrate », alors que d’importants moyens militaires turcs sont massés à la frontière. Il affirme avoir informé les États-Unis et la Russie de sa décision. L’objectif d’Ankara est d’établir dans le nord de la Syrie une zone de sécurité gérée par l’armée turque et les rebelles proturcs de l’Armée nationale syrienne (ANS), afin d’empêcher toute incursion des combattants kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) affiliées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Ankara souhaite également y installer les réfugiés syriens accueillis en Turquie. Les YPG, qui combattent l’organisation État islamique en Syrie aux côtés des forces de la coalition menée par les États-Unis, occupent le territoire situé entre l’Euphrate et la frontière irakienne. Les discussions menées par Ankara et Washington au sujet du contrôle de cette zone piétinent. La Turquie a déjà lancé deux opérations armées dans la région entre 2016 et 2017.
Le 5, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Çavuşoğlu exige des États-Unis qu’ils « cessent leur coopération » avec les YPG.
Le 7, les États-Unis et la Turquie annoncent l’établissement d’un « centre d’opérations conjointes » destiné à coordonner la création dans le nord de la Syrie d’une zone de sécurité interdite aux YPG. Les contours de cet accord demeurent imprécis.