Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

4-9 décembre 1985

Pologne - France. Visite du général Jaruzelski à Paris

Le 4, le général Jaruzelski, chef du parti et de l'État polonais, est reçu pendant plus d'une heure, à sa demande, par François Mitterrand, au cours d'une visite de vingt-quatre heures à Paris. Le numéro un polonais, qui qualifie cette rencontre de « très importante » pour lui, fait une entrée discrète à l'Élysée, par une porte de la grille du jardin. Cette réception, la première accordée par un dirigeant occidental au général Jaruzelski, provoque d'importants remous dans les milieux politiques français. Exception faite du P.C., tous les partis politiques critiquent l'attitude du chef de l'État. L'étonnement et l'embarras sont grands au Parti socialiste.

Le même jour, à l'Assemblée nationale, Laurent Fabius, répondant à un député socialiste, se déclare « personnellement troublé » par cette visite, mais reconnaît que la décision de rencontrer le dirigeant polonais « relève du président de la République et de lui seul ». Cette réaction du Premier ministre est mal accueillie au P.S. où on lui reproche de s'être désolidarisé du chef de l'État.

Le 5, François Mitterrand, en voyage en Martinique, met fin aux rumeurs sur une éventuelle démission du Premier ministre en déclarant : « Ce gouvernement doit continuer l'œuvre qu'il a si bien commencée. »

Le 7, l'évocation par Laurent Fabius de la « communion étroite » qui le lie à François Mitterrand et l'appréciation de ce dernier parlant de son « bon Premier ministre » mettent fin aux dissonances entre les deux hommes, dissonances qui n'ont pas manqué de renforcer les adversaires de la cohabitation.

Le 9, sur Europe 1, François Mitterrand justifie longuement sa décision de recevoir le général Jaruzelski. Il affirme avoir la « conscience tranquille » et souligne que son « rôle » est « incommunicable ».

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

Événements précédents