4 août-3 septembre 2011
Chili. Mouvement de contestation étudiant
Le 4, au terme d'une journée de manifestations d'étudiants dans la capitale et les grandes villes du pays réclamant un enseignement public et gratuit, plus de huit cents personnes sont interpellées. Il s'agit des manifestations les plus importantes depuis le retour de la démocratie en 1990. Appuyées par les syndicats de la fonction publique et du secteur minier, celles-ci illustrent l'étendue du mécontentement social à l'encontre du gouvernement du président Piñera, élu en janvier 2010. Le mouvement a obtenu, en juillet, le limogeage du ministre de l'Éducation, Joaquín Lavin.
Le 9, des dizaines de milliers d'étudiants se rassemblent, pour la neuvième fois depuis le mois de mai. Des affrontements violents opposent les forces de l'ordre aux manifestants qui dénoncent l'infiltration de provocateurs.
Les 24 et 25, la Centrale unitaire des travailleurs, principal syndicat du pays, se joint aux étudiants, appelant à une grève générale en faveur de l'abandon du modèle économique libéral hérité de la dictature du général Augusto Pinochet, et d'une redistribution plus juste des fruits de la croissance. Jugée illégale par le gouvernement, la grève est brutalement réprimée, provoquant des dizaines de blessés et des centaines d'arrestations.
Le 26, un jeune manifestant est tué par balle à Santiago.
Le 27, le président Piñera appelle à l'ouverture d'un dialogue avec les dirigeants du mouvement étudiant.
Le 3 septembre, il rencontre les leaders de la contestation, mais le gouvernement n'accepte qu'une partie des conditions posées par les étudiants pour engager des négociations. Ceux-ci mettront un terme au dialogue le 5 octobre, alors que les manifestations, parfois violentes, continuent de rassembler des dizaines de milliers de personnes.