4 avril 1990
France. Polémique autour de l'amnistie accordée à Christian Nucci
Les cinq magistrats de la commission d'instruction de la Haute Cour de justice prononcent un non-lieu partiel assorti d'une amnistie en faveur de Christian Nucci, ancien ministre socialiste de la Coopération, inculpé de faux en écritures publiques et privées dans l'affaire de détournement de fonds du Carrefour du développement. S'ils suivent ainsi le réquisitoire du procureur général, ils n'hésitent pourtant pas à critiquer publiquement l'application qu'ils ont été amenés à faire de l'amendement d'amnistie ajouté par les députés à la loi sur le financement des partis politiques, regrettant que « pour la première fois dans l'histoire de notre République [...] on amnistie des faits criminels ». Cet éclat relance la polémique autour de l'amnistie qui, aussi bien pour nombre de magistrats que pour une part de l'opinion publique, instaure une justice à deux vitesses.