4 septembre-2 octobre 1986
États-Unis. Défaite du président Ronald Reagan au Congrès à propos des sanctions contre l'Afrique du Sud
Le 4, Ronald Reagan prolonge d'un an les sanctions limitées contre l'Afrique du Sud annoncées en 1985, qui expiraient le 9. Celles-ci portent essentiellement sur l'interdiction de la vente aux États-Unis de pièces d'or sud-africaines, de l'exportation d'ordinateurs et de certains prêts bancaires.
Le 12, la Chambre des représentants à majorité démocrate se rallie, par 308 voix contre 77, à un projet de rigoureuses sanctions contre Pretoria que le Sénat, où les républicains l'emportent, avait déjà adopté en août, par 84 voix contre 14, en dépit de l'opposition exprimée par le président Reagan. Les représentants abandonnent ainsi leur propre texte, qui était encore plus sévère. Les mesures votées par le Congrès préconisent l'interdiction de tout nouvel investissement en Afrique du Sud, un embargo sur les importations de charbon, d'acier, d'uranium et de produits textiles, ainsi que la fermeture des aéroports américains aux appareils de la compagnie aérienne sud-africaine.
Le 17, la firme Coca Cola décide de cesser toutes ses activités en Afrique du Sud pour protester contre l'apartheid. Elle est suivie une dizaine de jours plus tard par le groupe Procter and Gamble.
Le 26, Ronald Reagan oppose son veto aux sanctions adoptées par le Congrès tout en critiquant l'apartheid.
Le 29, la Chambre des représentants rejette, par 313 voix contre 83, le veto présidentiel et le Sénat fait de même le 2 octobre. Plus de la moitié des sénateurs républicains s'étant désolidarisés de Ronald Reagan, la majorité des deux tiers exigée par la Constitution est largement atteinte dans les deux Chambres et les sanctions prennent force de loi. Elles ne pourront être levées que si Pretoria décide des mesures telles que : levée de l'état d'urgence, légalisation de tous les partis politiques, abolition de la législation réglementant la vie des Noirs, libération de tous les prisonniers politiques dont Nelson Mandela, négociations avec les dirigeants noirs.