5-10 octobre 1982
Bolivie. Retour des civils au pouvoir
Le 5, le Congrès bolivien se réunit pour désigner un président et un vice-président civils. Élu le 29 juin 1980, le Congrès n'a jamais siégé, car il avait été dissous après le coup d'État militaire du 17 juillet 1980. Mais les militaires, qui se sont révélés incapables de résoudre la crise économique et qui ont couvert les assassinats, la torture, la répression et parfois le trafic de drogue, ont décidé, en septembre, sous la pression de la rue, de remettre le pouvoir aux civils. Hernán Siles Zuazo est élu président de la République : ancien chef de l'État de 1956 à 1960, ce dirigeant d'une coalition de gauche avait gagné les élections en 1978, 1979 et 1980, mais, chaque fois, il avait été empêché, soit par la fraude, soit par des putschs militaires, d'accéder au pouvoir. Le vice-président élu est Jaime Paz Zamora, dirigeant du Mouvement de la gauche révolutionnaire (M.I.R.), qui avait été élu en 1980 président du Sénat.
Le 10, le général Guido Vildoso, qui ne gouvernait le pays que depuis le 21 juillet, remet ses pouvoirs à Hernán Siles Zuazo, rentré l'avant-veille du Pérou où il vivait en exil. Le nouveau président s'engage à faire disparaître la corruption et remanie complètement le haut commandement de l'armée, avertissant qu'il ne tolérera aucune ingérence des militaires.