5-11 février 1997
Équateur. Destitution du président Abdala Bucaram
Le 5, lors de la grève générale organisée pour protester contre le programme économique de rigueur du président Bucaram, les manifestants réclament la destitution du chef de l'État élu en juillet 1996. Ils sont soutenus par les anciens présidents Rodrigo Borja et Oswaldo Hurtado. Abdala Bucaram dénonce une « tentative de coup d'État » et annonce « des rectifications de la politique économique, destinées à satisfaire les justes revendications populaires ».
Le 6, le Congrès vote la destitution du président Bucaram, qui se surnomme lui-même « el loco » – « le fou » –, pour « incapacité physique et mentale ». Le Congrès élit son président, Fabián Alarcón, à la tête de l'État par intérim pour une période d'un an. Dans le même temps, le vice-président Rosalía Arteaga se proclame également président, en application de la Constitution.
Le 7, Abdala Bucaram refuse de reconnaître sa destitution, qu'il juge inconstitutionnelle. Il décrète l'état d'urgence et la suspension des garanties constitutionnelles, avant de se réfugier dans la base militaire de Guayaquil. L'armée refuse d'appliquer l'état d'urgence.
Le 8, l'armée presse le Congrès et le vice-président de parvenir à un accord et retire son soutien au président Bucaram. Fabián Alarcón abandonne ses prétentions, et le Congrès est convoqué pour désigner un nouveau président par intérim, poste que Rosalía Arteaga est chargée d'assurer entre-temps.
Le 11, Rosalía Arteaga démissionne et le Congrès élit Fabián Alarcón comme chef de l'État par intérim jusqu'en août 1998. Il est chargé d'organiser de nouvelles élections et de mettre en œuvre une révision de la Constitution.
Le 25 mai, les électeurs approuveront par référendum la destitution du président Bucaram et la désignation de Fabián Alarcón.