5-13 juin 2001
France. Révélations sur le passé trotskiste de Lionel Jospin
Le 5, le journal Le Monde publie le résultat d'une enquête sur le passé politique du Premier ministre Lionel Jospin. Ce dernier avait toujours nié avoir appartenu au mouvement trotskiste, prétendant que les rumeurs constantes à ce sujet provenaient d'une confusion avec son frère Olivier. Témoignages à l'appui, Le Monde démontre l'appartenance de Lionel Jospin, dans les années 1960 et 1970, à l'Organisation communiste internationaliste (O.C.I.), principal mouvement trotskiste de l'époque. Lionel Jospin a rejoint le Parti socialiste après le congrès fondateur d'Épinay de juin 1971, appliquant ainsi la politique d'« entrisme » adoptée par l'O.C.I. La rupture formelle de Lionel Jospin avec l'O.C.I. daterait de 1987.
Le 5 également, devant l'Assemblée nationale, le Premier ministre reconnaît, « dans les années soixante, [avoir] marqué de l'intérêt pour les idées trotskistes, et [avoir] noué des relations avec l'une des formations de ce mouvement ». « Il s'agit là d'un itinéraire personnel, intellectuel et politique, dont je n'ai en rien [...] à rougir », affirme-t-il. Les jours suivants, tandis que socialistes et communistes tentent de minimiser la portée des révélations sur le passé politique de Lionel Jospin, l'opposition dénonce le « mensonge » de celui-ci, plutôt que son passage par les rangs de l'extrême gauche.
Le 13, de nouveau interrogé à l'Assemblée sur son passé, Lionel Jospin répond, faisant allusion à l'implication du président Chirac dans certaines affaires mettant en cause le R.P.R., qu'il est « moins grave » de tarder à s'expliquer devant des journalistes que de « tarder à s'expliquer devant des juges ». L'Élysée rappelle aussitôt « la nécessité [...] de faire prévaloir en toutes circonstances l'esprit de responsabilité ».