5-16 avril 1991
Togo. Répression et démocratisation
Le 5, à Lomé, lors d'une manifestation d'étudiants pour soutenir les revendications salariales de leurs professeurs, deux jeunes gens sont tués par les forces de l'ordre.
Le 8, pendant que des milliers de jeunes descendus dans les rues de la capitale réclament le départ du président Eyadéma, au nord-ouest de Lomé, dans la ville de Kévé, deux personnes sont tuées par balle. En représailles, les manifestants incendient la sous-préfecture. Le gouvernement annonce alors la fermeture immédiate de tous les établissements scolaires et universitaires.
Le 9, le couvre-feu est décrété sur tout le territoire.
Le 10, des soldats participent à une opération de représailles dans un quartier populaire de Lomé, le quartier de Bé. De nombreux habitants se jettent à la mer pour échapper aux soldats. Dix-neuf cadavres sont repêchés, le 11, dans la lagune, dont ceux de deux femmes et de deux enfants.
Le 12, deux lois prévoyant une amnistie et instaurant le multipartisme, votées hâtivement la veille par le Parlement, sont promulguées pour faciliter le retour au calme.
Le 16, une journée de deuil national est décrétée en mémoire des victimes retrouvées dans la lagune, et le couvre-feu est levé.