5-16 juin 2002
France. Majorité absolue pour l'U.M.P. à l'issue des élections législatives
Le 5, lors d'une intervention télévisée, le président Jacques Chirac dénonce la cohabitation et demande aux Français, qui l'ont réélu en mai, de lui donner « une vraie majorité » à l'Assemblée nationale à l'occasion des élections législatives à venir. Il met en garde les candidats de l'Union pour la majorité présidentielle (U.M.P.) contre toute alliance avec le F.N. et dément tout projet d'« amnistie politique » des délits liés aux « affaires ».
Le 6, le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, dénonce la « confusion » suscitée par les nombreuses « dissidences » à droite.
Le 7, le premier secrétaire du P.S., François Hollande, avertit les électeurs du danger de jouer « le jeu de la dispersion [...] qui favoriserait l'extrême droite ». Le nombre des candidatures aux élections législatives – 8 446 candidats pour 577 sièges – s'annonce sans précédent.
Le 9, la droite remporte le premier tour des élections législatives, avec 44,16 p. 100 des suffrages exprimés – dont 33,30 p. 100 pour l'U.M.P. et 4,86 p. 100 pour l'U.D.F. – contre 37,26 p. 100 pour la gauche – dont 24,11 p. 100 pour le P.S., 4,82 p. 100 pour le P.C., 4,51 p. 100 pour les Verts et 1,19 p. 100 pour le Pôle républicain. L'extrême droite obtient 12,67 p. 100 des suffrages – dont 11,34 p. 100 pour le F.N. –, l'extrême gauche 2,79 p. 100 et C.P.N.T. 1,67 p. 100. Le taux d'abstention atteint un record pour un premier tour de législatives sous la Ve République: 35,58 p. 100.
Le 16, à l'issue du second tour, l'U.M.P. s'assure la majorité absolue à l'Assemblée nationale avec 369 députés sur 577 (+ 234 par rapport au nombre d'élus R.P.R. dans l'Assemblée sortante). La droite dispose au total de 399 sièges, dont 22 pour l'U.D.F. (— 45), qui sauve son groupe parlementaire. La gauche totalise 178 députés, dont 141 pour le P.S. (— 107), 21 pour le P.C. (— 14) – qui conserve également de justesse son groupe parlementaire –, 7 pour le P.R.G. (— 5) et 3 pour les Verts (— 4). Le M.D.C. perd ses 7 sièges. L'extrême droite et l'extrême gauche n'ont aucun élu. Le P.S. et les Verts remportent 12 des 21 sièges parisiens. L'abstention progresse encore, avec un taux de 39,71 p. 100. À gauche, de nombreuses personnalités sont battues, comme Martine Aubry dans le Nord, Robert Hue dans le Val-d'Oise, Jean-Pierre Chevènement dans le Territoire de Belfort ou Dominique Voynet dans le Jura.