5-17 novembre 1998
Irak. Recul de Bagdad face à l'Unscom devant les menaces américaines
Le 5, le Conseil de sécurité des Nations unies adopte à l'unanimité la résolution 1205 qui « condamne » la décision annoncée par Bagdad en octobre de cesser toute coopération avec la commission de l'O.N.U. chargée du désarmement irakien (Unscom). Le texte « exige » la reprise de cette coopération et promet, dans ce cas, l'« examen global » des relations de l'Irak avec l'O.N.U. La coopération de l'Irak avec l'Unscom a déjà connu plusieurs crises, en octobre 1997, en janvier et en août 1998. Depuis août, Bagdad estime que son désarmement est achevé. L'Irak accuse l'Unscom de n'être qu'un instrument aux mains des États-Unis, qui permettrait de justifier le maintien indéfini des sanctions prises à son encontre au lendemain de la guerre du Golfe. Aussi exige-t-il un calendrier de levée des sanctions.
Le 11, l'O.N.U. commence à évacuer son personnel de Bagdad. Alors que les États-Unis renforcent depuis la veille leur dispositif dans la région en vue d'éventuelles frappes aériennes contre l'Irak le président Clinton adresse une mise en garde explicite à Bagdad.
Le 12, le représentant de l'Irak aux Nations unies réclame l'intervention du secrétaire général Kofi Annan, qui s'était déjà entremis en janvier. De leur côté, les États-Unis estiment qu'« il n'y a rien à négocier ».
Le 13, alors que les frappes américaines paraissent imminentes, le Conseil de sécurité approuve l'envoi d'un message de Kofi Annan aux autorités irakiennes.
Le 14, dans sa réponse, le vice-président Tarek Aziz annonce la reprise inconditionnelle de la collaboration de son pays avec l'Unscom.
Le 15, Bill Clinton déclare renoncer à une intervention militaire tout en affirmant que les forces américaines demeurent en alerte.
Le 17, les experts de l'Unscom sont de retour à Bagdad.