5-18 mai 1990
Allemagne. Négociations internationales et traité d'État sur l'unification
Le 5 s'ouvrent à Bonn les négociations internationales sur l'unification allemande. Dite « 2 + 4 », cette conférence regroupe les ministres des Affaires étrangères des quatre vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale (États-Unis, U.R.S.S., Grande-Bretagne et France) et des deux Allemagnes. La question de l'appartenance du futur État unifié à l'O.T.A.N. oppose l'U.R.S.S. et les autres participants, Edouard Chevardnadze proposant de « découpler » les aspects intérieurs et extérieurs de l'unification, tandis que les Alliés restent fermes sur le principe de l'appartenance d'une Allemagne unie à l'organisation atlantique. Un calendrier de rencontres est néanmoins arrêté, prévoyant que la Pologne sera invitée à la troisième réunion qui se déroulera à Paris et abordera la question des frontières.
Le 18, le traité d'État instituant l'union monétaire, économique et sociale entre la R.F.A. et la R.D.A. est paraphé à Bonn. Celle-ci, prévue pour le 1er juillet, est fondée sur la parité « un pour un » entre les deux marks, pour les salaires, les retraites et une partie des comptes d'épargne, et sera accompagnée de la création d'un Fonds pour l'unité allemande, doté de 115 milliards de deutsche Mark (387 milliards de francs). L'opposition social-démocrate (S.P.D.) ouest-allemande, inquiète du coût d'une telle union, exprime des réserves sur ce traité et menace de refuser de le ratifier si des modifications n'y sont pas apportées.