5-19 octobre 2015
France. Violences au comité d’entreprise d’Air France
Le 5 se réunit à Roissy-en-France (Val-d’Oise) le comité central d’entreprise (C.C.E.) d’Air France au cours duquel la direction de la compagnie, faute d’accord avec les syndicats de pilotes sur le plan de productivité « Perform 2020 », détaille son « plan B ». Celui-ci prévoit la fermeture de lignes déficitaires, une réduction de la flotte et la suppression de deux mille neuf cents postes incluant des licenciements secs. Il s’agit du quatrième plan d’économies depuis 2008. Le C.C.E. est interrompu par des personnels qui manifestaient devant le siège d’Air France à l’appel des syndicats. Pris à partie, le directeur des ressources humaines Xavier Broseta et le responsable de l’activité long-courrier Pierre Plissonnier doivent être évacués du bâtiment, les vêtements déchirés.
Le 6, le Premier ministre Manuel Valls apporte son soutien à la direction d’Air France – dont l’État est actionnaire à hauteur de 17 p. 100. Il qualifie les bousculades commises lors du C.C.E. d’« agissements de voyous » et appelle à l’adoption de « sanctions lourdes » contre leurs auteurs.
Le 9, la direction d’Air France et les syndicats reprennent les négociations.
Le 12 à l’aube, la police interpelle à leur domicile quatre salariés d’Air France, auteurs présumés des violences du 5. Visés par des plaintes de vigiles et de cadres de la compagnie, ceux-ci doivent être jugés en décembre pour violences en réunion, en compagnie d’un cinquième suspect. Les circonstances de leur interpellation sont dénoncées par des responsables politiques et syndicaux.
Le 14, en réaction notamment à l’interpellation des salariés d’Air France, la C.G.T. décide de boycotter la quatrième conférence sociale convoquée par le gouvernement le 19.
Le 19, François Hollande, interrogé sur une chaîne de radio, indique que « d’autres méthodes » d’interpellation auraient pu être employées à l’encontre des salariés d’Air France suspectés de violences. Dans son discours d’ouverture de la conférence sociale, il vante les mérites du dialogue social qui contribue à instaurer une « démocratie organisée et apaisée ». Le 12 novembre, la compagnie licenciera pour « faute lourde » quatre salariés impliqués dans les violences commises lors du comité central. La même procédure sera engagée contre un cinquième salarié délégué du personnel.